Louise Garcia et Corentin Rouge. Glénat, 2016, 14,95 euros.
Le Brésil revient depuis plusieurs mois sur le devant de l’actu : celle qui nous intéresse (la puissante crise politique qui secoue le pays ou encore les récentes manifestations massives contre la « culture du viol »), comme celle qui nous intéresse peut-être un peu moins... (hier la Coupe du monde de football et demain les Jeux olympiques...).
D’après le dessinateur Corentin Rouge, « Rio est une ville très contrastée géographiquement et socialement », et pour la co-scénariste Louise Garcia, « plusieurs sujets difficiles comme la violence urbaine et l’oppression vécue au quotidien par une grande partie de la population brésilienne sont traités dans ce scénario »... Effectivement, cette BD dont il ne s’agit ici que du début nous plonge d’entrée en plein cœur d’une des plus grandes favelas de Rio, où nous rencontrons deux enfants, Rubeus et sa jeune sœur Nina, vivant, survivant, en terrain tout à fait hostile. La violence, avant tout sociale, est omniprésente, et le peu de chance d’y échapper écrase tout. Unique espoir : se faire adopter par une famille de la bourgeoisie brésilienne... Un véritable choc des mondes.
Dès la première case, rouge sang, le trait réaliste de Corentin Rouge accompagne pleinement le récit co-écrit par Louise Garcia, native de l’État de Rio de Janeiro. Tout comme le récit, le dessin va à l’essentiel, dans une mise en scène par moments quasi-cinématographique. En tout cas, on attend la suite de cette série, prévue en 4 tomes, avec une certaine impatience.
Manu Bichindaritz