La crise du système capitaliste n’en finit pas de rebondir, de s’aggraver, de s’approfondir… Récession, effondrement boursier, menace de faillite des États se conjuguent.
La seule question est de savoir qui va payer cette crise historique ? La réponse se joue maintenant, dans la construction d’une mobilisation puissante, sans attendre les échéances électorales.
Celles et ceux qui sont écraséEs entre le marteau de l’austérité et l’enclume de la récession avec son cortège de licenciements, de chômage, de fermetures d’entreprises et de blocage des salaires, ne peuvent pas attendre. De plus, prétendre mener une politique de gauche, combattre le chômage et la pauvreté défendre les services publics tout en acceptant de rembourser la dette publique est soit une illusion soit un mensonge !
Loin de se cantonner au seul secteur financier, la crise est désormais mondiale et généralisée. C’est le système lui-même qui est à bout de souffle. Il y a deux ans, les États capitalistes ont tenté de le sauver, aujourd’hui les spéculateurs se retournent contre les États eux-mêmes. Mais le capitalisme en crise ne tombera pas comme un fruit mûr, il peut continuer de pourrir en faisant beaucoup de ravages humains, sociaux, écologiques…
Les solutions ne peuvent être ni nationalistes ni productivistes.
Dette illégitime
L’actualité donne mille fois raison aux anticapitalistes. La seule sortie souhaitable de la crise, c’est la sortie du capitalisme lui-même. Mais avoir raison ne suffit pas à être utile.
En cette rentrée, l’appel intersyndical à une journée d’action le 11 octobre est, dans le contenu comme dans la forme, très en-deçà de ce que la situation exige. La défaite sur les retraites pèse encore et les politiques patronales et gouvernementales font payer le prix fort aux classes populaires. Mais il existe aussi des capacités de résistance et surtout l’écho des soulèvements des peuples contre la misère et pour la démocratie dans de très nombreux pays.
Il n’y aura pas d’autre voie que celle du rapport de forces. Il n’y a pas d’autre urgence que la construction de la mobilisation, de la convergence de toutes les résistances à l’austérité.
La dette publique est au cœur de la phase actuelle de la crise. Elle est une arme de guerre sociale pour appliquer des politiques encore plus dures pour les salariés, les jeunes et les chômeurs, une escroquerie pour faire payer aux peuples la crise du système.
Pour nous, elle est illégitime et doit être purement et simplement annulée.
Face à la spéculation des marchés, les populations sont en situation de légitime défense. Le remboursement de la dette représentera 142milliards pour 2011. 142milliards qui iront aux spéculateurs et pas à l’éducation, à la santé, aux logements, aux transports gratuits… Arrêtons immédiatement les remboursements et toutes les mesures d’austérité imposées en leur nom.
Et mettons notre nez dans leurs affaires ! Nous avons le droit de savoirqui a prêté et spéculé. Combien d’intérêts ont été payés, à quel taux, quelle part a déjà été remboursée ? Comment la dette a-t-elle enflé ? Quels chemins ont suivi les capitaux ? À quoi ont-ils servi ? Qu’on le nomme audit, enquête publique ou tribunal de la dette, l’enjeu est d’imposer par la mobilisation la levée du secret bancaire, le contrôle sur les opérations financières.
Voilà ce que peut faire une campagne unitaire, une mobilisation pour l’annulation de la dette illégitime, menée par l’ensemble des forces disponibles, politiques, syndicales, associatives et surtout visant à rassembler toutes celles et tous ceux qui refusent de payer les crises.
Ceux qui disent que l’annulation de la dette provoquera la faillite des institutions financières qui ont spéculé ont raison. Mais le chantage à la faillite a assez duré. Il n’est plus question de renflouer à coups de milliards d’argent public leurs bilans pourris par les opérations douteuses, pour leur permettre de reprendre au plus vite leur sale boulot. Il faut les saisir, les socialiser sans indemnité ni rachat pour constituer un véritable service bancaire public, une appropriation publique et sociale du crédit qui permette d’imposer le contrôle des capitaux et de leur utilisation.
L’enjeu est de passer de la légitime défense à la mise en cause du droit des banquiers à disposer de nos vies.
Christine Poupin