Difficile de ne pas avoir des établissements ghettos, alors que partout se concentrent des ghettos de riches et des ghettos de pauvres. Après avoir essayé des découpages transversaux, des classes « attractives » de type classe musicale, ou européenne avec plusieurs langues dès la 6e, pour attirer des « riches » chez les « pauvres », après avoir tenté du transport en bus pour emmener les « pauvres » chez les « riches », il faut se rendre à l’évidence : la seule solution ce n’est pas toutes ces manœuvres, mais bien le progrès social !
Seule la réduction des inégalités sociales permet réellement de refaire des établissements où les conditions de vie des élèves et de leurs parents permettent des conditions d’apprentissage et d’investissement scolaire convenables.
Les autres « solutions » sont des pis-aller, car chaque jour, il y a plus de familles pauvres et dont les problèmes sociaux désagrègent les capacités des enfants à apprendre. De nouveau, des enfants vivent en bidonville, de plus en plus de parents sont hébergés, incapables d’assurer un loyer et ce sont d’abord ces conditions de vie qui nuisent aux progrès de leurs enfants.
Les quartiers les plus appauvris, en y accumulant les difficultés, concentrent le recul social, au point que certains établissements ne sont plus en état de fonctionner réellement. Mais aucune mesure ne sera durable et efficace sans une lutte acharnée contre l’appauvrissement des familles.
Véronique Decker