La crise n’épargne personne chez les jeunes et même ceux qui ont fait des études. Selon une étude récente de l’association pour l’insertion des jeunes diplômés (Afij), 64 % des jeunes diplômés en 2009 n’ont pas encore trouvé de travail. Et la moitié de ceux qui travaillent n’ont pas un poste au niveau de leur diplôme.
On a fait croire aux jeunes et à leurs parents que le diplôme protégeait du chômage. C’est de moins en moins vrai, car ce qui protège les diplômés, ce sont des conventions collectives qui imposent des salaires à la hauteur des qualifications. Or, désormais, chaque entreprise peut s’offrir des stagiaires qui ont des bac +5 à 400 euros par mois.
Conclusion de la droite et du gouvernement : est-il bien nécessaire de former et de diplômer tant de gens, qui auront ensuite des attentes insatisfaites ? En supprimant des formations, en remettant la sélection à l’ordre du jour, le gouvernement souhaite faire des économies par la réduction des qualifications chez les jeunes.
Notre vision n’est pas celle de la réussite des « meilleurs », grâce à une sélection scolaire qui fonde une sélection sociale. Apprendre, avant de penser au métier que l’on fera, c’est d’abord augmenter son pouvoir de compréhension du monde, sa capacité à réfléchir, à critiquer et à construire.
Pour avoir ensuite un bon métier, justement reconnu et rémunéré, avec de bonnes conditions de travail, il faut ne jamais lâcher la lutte sociale, seule capable de l’imposer.
Véronique Decker