Publié le Mardi 15 mars 2011 à 23h36.

Théâtre : Aux Barricades !

La compagnie Jolie Môme rend hommage à la Commune de Paris en reprenant sa pièce Barricade, à partir du 18 mars, date du 140e anniversaire de la Commune.Un soir à Paris, trop tard pour prendre le métro, tant pis, j’opte pour le taxi. Le chauffeur du taxi est tunisien, on se met à bavarder des révolutions en cours... Et voilà qu’il me parle avec enthousiasme de la Commune de Paris, il était intarissable... Du coup je lui conseille d’aller voir les Jolie Môme. La compagnie Jolie Môme ? Mais si, vous la connaissez, c’est sûr ! Vous l’avez vue chanter devant un tribunal pour des syndicalistes inculpés ou vous avez entendu C’est dans la rue que ça se passe sur une sono de manif, et si vous n’êtes pas encore allé dans son théâtre la Belle Étoile, vous avez croisé la compagnie au coin d’une rue, sur un marché, dans une fête pour LO, le PCF, la CNT ou le NPA... on ne peut pas la louper, elle a toujours avec elle un grand drapeau rouge ! Donc, la compagnie Jolie Môme reprend Barricade, son spectacle sur la Commune de Paris. 140e anniversaire oblige.Et conseil de militant : venez et faite venir du monde pour aller voir les Jolie Môme monter sur les barricades ! Ça fait du bien à tous, aux jeunes militants qui ne sont pas mécontents qu’on leur raconte cette révolution avant de se plonger dans les livres, et à ceux qui retrouveront, avec plaisir, cette période qu’ils connaissent pourtant sur le bout des doigts. Ce spectacle arrive, en moins de deux heures, à retracer toute l’histoire de la Commune : son contexte, ses débats, son souffle, ses espoirs, ses avancées, ses erreurs et aussi sa fin tragique...La compagnie nous emmène dans un quartier de Paris où nous vivons ces 72 jours révolutionnaires avec, entre autres, Lulu, 14 ans, qui veut rejoindre la Garde nationale pour défendre la république sociale comme Hercule, blanquiste, ancien de 1848. Eugène, jeune journaliste au Cri du peuple qui accueille Polia, arrivée de Pologne pour rapporter à Marx les avancées de cette révolution en marche. Henriette, marchande de fleurs qui, parmi les femmes de Montmartre, marque le début de l’insurrection en faisant mettre aux soldats « la crosse en l’air » le 18 mars 1871. Mais aussi l’abbé Villedieu qui, contrairement à ses amis bourgeois et aristos réfugiés à Versailles, reste dans Paris insurgé pour préparer l’offensive. Rappelons-nous, la Commune c’est l’élection des chefs militaires, la séparation de l’Église et l’État, l’émancipation des femmes, l’éligibilité des étrangers, l’instruction libre et obligatoire...Vous l’avez compris, c’est un spectacle où l’on ressort la tête bien pleine et gonflé à bloc pour les luttes à venir. Si cette histoire date de 140 ans, il n’est pas difficile de trouver des résonnances actuelles. La Commune de Paris débute un 18 mars pour finir le 28 mai 1871. Un printemps révolutionnaire en somme. Mathieu BarbancesÀ partir du 18 mars à La Belle Étoile, à La Plaine-Saint-Denis, les jeudis, vendredis et samedis à 20 h 30, les dimanches à 16 heures.Réservations conseillées au 01 49 98 39 20 et toutes les infos sur : www.cie-joliemome.org