Le 6 et le 7 juillet, le Conseil politique national s'est réuni avec la participation d'éluEs municipaux du NPA et des camarades de départements habituellement non représentés dans cette instance. À l'ordre du jour, les échéances électorales de 2014.Ce débat a été précédé d'une discussion sur la situation dominée par la continuité de la crise chronique qui secoue la planète, en premier lieu en Europe, et la mondialisation des révoltes, dont l'acte II de la révolution égyptienne est un moment fort après les révoltes de Turquie et du Brésil. En France, les politiques d'austérité produisent leur ravages sociaux et nourrissent une crise politique dont le limogeage de Delphine Batho par Hollande-Ayrault est le dernier épisode. Il y a là le terreau sur lequel prospère le FN.La question des retraites devient le point autour duquel va, à nouveau, se jouer le rapport de forces entre les travailleurs, le gouvernement et le patronat. Elle est au centre de nos préoccupations. Malgré le poids de la défaite de 2010, nous voulons contribuer à la construction de la mobilisation en tirant les leçons de 2010 ce qui veut dire ne pas craindre l'affrontement avec le gouvernement, refuser le morcellement de la mobilisation en journées d'action, c'est-à-dire construire un plan vers l'affrontement indispensable.
Des listes contre l'austéritéC'est dans ce contexte que nous envisageons la participation du NPA aux échéances électorales de 2014, municipales et européennes. « Elles seront un moment clé à travers lequel se construiront et se mesureront les nouveaux rapports politiques. » dit la motion majoritaire pour préciser : « Nous inscrivons notre démarche dans celle que nous avons définie au congrès, la construction d’une opposition de gauche au gouvernement, qui prépare un affrontement avec celui-ci et le patronat pour imposer un plan de mesures d’urgence sociales et démocratiques et porte la perspective d’un gouvernement anti-austérité issu de ces mobilisations.Cette démarche s’oppose clairement à la politique du Medef et du gouvernement Ayrault et à sa déclinaison dans les collectivités locales ; elle suppose une totale indépendance vis-à-vis des listes du Parti socialiste et de ses alliés, au 1er comme au 2e tour. Elle impose aux éventuels élus municipaux de voter contre les budgets locaux qui appliquent et valident l’austérité. »Si un accord national avec le Front de gauche et ses composantes est impossible, nous souhaitons « être à l’initiative vis-à-vis de groupes locaux tant du PC que du PG, vis-à-vis des militants de ces partis pour leur proposer une politique clairement en rupture avec les politiques d’austérité, nationale comme locales et avec les partis gouvernementaux qui les mettent en œuvre. »
Une voie internationaliste« Aux élections européennes, le NPA souhaiterait la constitution de listes unitaires avec toutes les forces politiques qui, dans la continuité des municipales, entendent se situer en opposition au gouvernement, à la droite et à l’extrême droite, et rejettent toute forme de nationalisme ou de souverainisme. »Nos listes porteront « la perspective d’une Europe des travailleurs et des peuples, qui organisera l’économie en fonction des besoins des populations et de l’urgence écologiste. Contre l’Europe forteresse, nous porterons la perspective d’une Europe œuvrant à la solidarité et à la coopération entre les peuples. »
Un rassemblement dans le respect des divergencesDes désaccords se sont formulés. Les uns portent sur les points ayant déjà fait désaccord lors du dernier congrès, comme la question de l'opposition de gauche ou les rapports au Front de gauche. D'autres ont porté sur la question du deuxième tour des municipales et sur la façon de donner l’initiative aux villes. Il y a donc eu deux motions : l'une a obtenu 53,5 % des voix, l'autre 31,9 %. Un groupe de camarades a soumis une motion défendant l'idée de ne pas nous présenter aux européennes qui a recueillie autour de 10 % des voix.Par contre, le CPN s'est rassemblé à la quasi-unanimité pour décider une campagne financière (voir ci-dessous), un pas en avant qui nous donne espoir pour relever le défi que nous nous sommes lancé.
Transparence et directionEn toute transparence, le CPN a discuté du système de direction qui se met en place depuis le dernier congrès, et autour duquel se cristallise, pour une part, les différends. Un accord global s'est réalisé sur les priorités, même si des désaccords demeurent, en particulier sur la façon d'associer l'ensemble des membres du CPN et du CE aux tâches de direction, de concevoir l'originalité de notre fonctionnement en tant que parti démocratique et révolutionnaire. La discussion se poursuit...Ce CPN marque une étape importante dans le rassemblement de l'ensemble des camarades autour de la nécessité de construire un parti anticapitaliste et révolutionnaire indépendant des courants réformistes, et d'engager une bataille pour donner à ce parti la place qu'il mérite. La page de la scission est définitivement tournée, commence donc l'acte II : toutes et tous ensemble, conquérir une nouvelle position pour nos idées et nos perspectives.Yvan Lemaitre« 1 million d’euros pour le NPA »Le CPN a donc adopté à la quasi unanimité une motion intitulée : « Rassembler nos forces et mener une campagne financière : 1 million d’euros pour le NPA ». Elle nous rassemble autour de l'idée que les échéances électorales de 2014 sont un enjeu politique national et qu'il est crucial d'offrir au monde du travail, à la jeunesse, une autre voie, un autre vote, « le seul vote utile, un geste de rupture avec l’ordre établi pour encourager les luttes sociales et politiques. Envoyer des militants anticapitalistes dans les conseils municipaux ou au Parlement européen sera un appui matériel et politique au service de la contre-offensive du monde du travail, pour aider à la convergence des luttes. »Il est clair que cette bataille représente un effort militant important, que ce soit pour constituer des listes aux municipales ou nous donner les moyens financiers pour nous présenter aux Européennes.« Ne recevant aucune aide de l'État, notre parti ne peut compter que sur l'argent de ses propres militants (cotisations) et sympathisants (souscription) […] C’est pourquoi nous lançons une campagne politique financière nationale visant à réunir :- 1 million d’euros- 10 000 donsCette campagne doit être l'occasion de mobiliser, nos amiEs, nos proches, nos « compagnons de route » et sympathisants… Cette mobilisation générale sera la première étape de notre campagne européenne... »Alors, pas un instant à perdre, la bataille pour une nouvelle jeunesse du NPA est lancée... Et c'est une campagne politique.Y.L.