La réunion du CPN des 5 et 6 avril se déroulait dans le contexte de l’après-élections municipales et de la période ouverte après la débâcle du gouvernement. Nos analyses et débats ont bien entendu porté sur nos responsabilités, tant pour la réussite du 12 avril que sur notre engagement dans la campagne des européennes.
L’ensemble des membres du CPN partageaient une analyse similaire en ce qui concerne la déroute du PS dans les villes. Cette déroute a traduit le rejet populaire du gouvernement et de sa politique, exprimé notamment par l’abstention massive, à hauteur de 60 % dans certaines villes populaires, par la montée du FN qui s’implante avec plus de 1 200 élus et 14 villes gagnées, et par le succès de la droite qui enlève 177 villes à la gauche ! Malgré cela, le gouvernement reste sourd aux aspirations du plus grand nombre. Comme Hollande l’a répété, il va garder le cap, mais plus vite et plus fort, avec la nomination de Valls à la tête d’un gouvernement de combat.Les ministres d’EÉLV quittent le gouvernement, mais ce parti refuse de s’engager clairement dans l’opposition. La crise n’épargne personne, la direction du PCF sort largement discréditée de cette élection où elle a largement joué l’unité politique avec le PS dans la moitié des villes de plus de 20 000 habitants. Et le Front de gauche ne paraît pas à ce jour une réelle alternative de gauche au gouvernement.Nos propres résultats sont faibles. Sur une orientation indépendante face au gouvernement, avec des propositions anticapitalistes, nous avons pu être présents dans 87 villes dont 55 de manière unitaire. Nous avons donc 10 éluEs, et un score de plus de 10 % dans une dizaine de communes. Cela a notamment permis de reconstruire des collectifs militants plus larges, en particulier pour préparer la Marche du 12 avril.
Anticapitalistes et unitairesLe CPN a permis de mesurer l’engagement des camarades pour la réussite de cette journée de reprise de la rue, de reprise de l’initiative, de riposte, qui s’inscrit dans notre volonté de reconstruire de la façon la plus unitaire possible et sans rien renier de nos convictions, un rapport de forces en faveur de notre camp.Nous inscrivons notre démarche pour les européennes dans cette même logique, anticapitaliste et unitaire. C’est pourquoi le CPN a décidé majoritairement « de s’adresser à toutes les forces politiques, avec lesquelles nous souhaiterions faire des listes unitaires, en opposition à ce gouvernement, à la droite et à l’extrême droite et qui rejettent toute forme de nationalisme et de souverainisme ». C’est le sens de la lettre que nous avons envoyée à l’issue de ce CPN à l’ensemble des partis du Front de gauche et à Lutte ouvrière (1). Et nous nous préparons à nous présenter dans 5 circonscriptions si cette démarche échoue. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de relancer la campagne financière qui reste une nécessité.Enfin, d’autres débats, tout aussi riches, se sont aussi déroulés pendant ce CPN : sur la situation très complexe en Ukraine, ainsi que sur le bilan de la rencontre nationale féministe, un texte pour l’intervention étant adopté.
Roseline Vachetta
1- Lettre envoyée aux organisations : http://npa2009.org/content/lettre-aux-organisations-pc-pg-lo-ensemble