Depuis le café associatif La Maison blanche, dont l'intérieur est peint de rouge, dans le quartier Arnaud-Bernard à Toulouse, Philippe Poutou, tête de liste du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) aux Européennes, a lancé hier soir sa campagne. Dans la grande circonscription du Sud-ouest, Toulouse occupe une position géographique centrale qui explique ce coup d'envoi. En présence de quelques militants et de trois autres des vingt candidats de la liste, l'ex-candidat à la présidentielle de 2012 et récent postulant à la mairie de Bordeaux (2,5 % des suffrages) n'a pas caché que, face à une abstention qui s'annonce massive, cette campagne est «mission presque impossible» pour son parti. «C'est le paradoxe, souligne Philippe Poutou : les gens disent qu'ils ne vont pas voter mais les discussions comme la colère sociale existent.» D'où une campagne qui se veut «de terrain» partout où les militants se seront mobilisés. Une dizaine de dates de réunions publiques sont aujourd'hui calées (Auch le 14, Tarbes le 15, Albi le 20, etc.)
Philippe Poutou veut faire entendre trois thèmes. Le premier, «l'internationalisme», parce que les peuples sont «solidaires». Le deuxième, «l'anti-austérité» afin de «contrer les politiques libérales et l'idée qu'il faut se serrer la ceinture. Car les richesses existent.» Enfin, le leader du NPA juge l'Europe «profondément anti-démocratique». Il faut donc que «le peuple s'empare de son avenir».
Mais pour la tête de liste, un autre enjeu se joue lors de cette campagne. Celui de la reconstruction d'une formation politique aujourd'hui affaiblie et, partant, «du mouvement social». «Pour nous, l'échéance n'est pas le 25 mai», souligne Philippe Poutou qui déplore qu'entre Lutte ouvrière, Parti de gauche et NPA, «la gauche de la gauche» soit «divisée». Aujourd'hui, les passerelles semblent inexistantes mais «nous avons des liens entre militants».
J.-N. G.