Élu lors du dernier congrès, le nouveau CPN a tenu sa première réunion le week-end dernier. Une réunion de mise en place, mais aussi de discussions sur les évolutions tant au niveau hexagonal qu’à propos de la Grèce.
La discussion sur la situation politique s’est focalisée sur la préparation de la journée du 9 avril, l’état des mobilisations, en particulier sur les salaires, dans la santé, à La Poste face à un gouvernement qui « n’hésite pas à employer la manière forte tant au niveau institutionnel (avec l’usage du 49-3 sur le projet de loi Macron) que sécuritaire et répressif », avec « une offensive idéologique de défense des idées “républicaines” à forte tonalité nationaliste, faite de rejet de l’étranger, de chasse aux “terroristes” de la maternelle à l’université. (…)
Mouvement d’ensemble et perspectives anticapitalistesL’enjeu est de réussir à passer de ces mobilisations dispersées, éclatées voire isolées, à la construction d’un rapport de forces plus global. (…) Dans les semaines qui viennent, nous devons tenter d’inscrire le 9 avril dans le cadre de toutes les mobilisations actuelles dans et en dehors des entreprises, quel que soit leur objet immédiat. Nous devons tout faire pour que cette manifestation soit une journée de grève contre le gouvernement et contribue à encourager les luttes et leur convergence. Nous devons travailler à des manifestations le plus près possible des mobilisations et à des assemblées générales de grévistes. (...)Nous nous situons en opposition au gouvernement et à sa politique loin de tout replâtrage institutionnel et manœuvre parlementaire. Nous défendons les intérêts du monde du travail, des classes populaires. (…)La crise politique et sociale rend aujourd’hui crédible l’arrivée de Le Pen au pouvoir. Face à ce danger,(...) il s’agit de combiner la nécessité d’un mouvement d’ensemble du monde du travail contre le gouvernement, et la perspective d’un gouvernement anticapitaliste, appliquant un programme de rupture sociale, écologique et démocratique avec le système, porté par la mobilisation et l’auto-organisation des exploitéEs et des opprimés. » (résolution majoritaire adoptée par 62,5 %).
Des réponses à trouverUne motion sur la situation en Grèce après la victoire électorale de Syriza et notre solidarité a été adoptée, ainsi qu’une motion « Mobilisation climat » afin de donner les éléments précis sur la mobilisation elle-même et d’avancer sur l’implication du NPA et de ses militantEs, à quelques mois du sommet climat (COP21) qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 12 décembre 2015. « Dans le cadre de la motion “campagne contre l’unité nationale” votée au congrès », une motion « racisme et politique sécuritaire », a été adoptée après débat en commission, notamment sur la façon de combiner luttes contre l’islamophobie et contre l’antisémitisme.Lors de sa prochaine réunion, le CPN a aussi décidé d’avoir une discussion sur la situation dans l’État espagnol. En application d’une décision du congrès, un groupe de travail « Stratégie et programme » a été mis sur pied.Un comité exécutif de 18 membres a été élu à la proportionnelle : 6 représentants de la P1, 5 de la 2, 4 de la 3, 1 pour la 4, 5 et 6. Et les plateformes 2 et 6 ont annoncé leur dissolution.À l’image du congrès, les premiers pas difficiles d’un CPN qui aura à trouver des réponses aux questions de fonctionnement du NPA et de ses instances, de son propre fonctionnement aussi, avec un débat qui de plus en plus souvent s’émancipe des délimitations des tendances.
Yvan Lemaitre