Comme chaque année, les militantEs NPA du secteur automobile se sont réunis courant octobre.
Les interventions dans les principaux sites Renault et PSA étaient représentées ainsi que Ford-Bordeaux. En cette rentrée encore marquée par la mobilisation contre la loi travail, il s’agissait notamment de préparer la riposte contre les les nouveaux accords compétitivité que les principaux constructeurs ont engagés.
Des restructurations au dépend des salariéEs
Cette branche illustre la capacité des capitalistes à modifier structurellement l’appareil de production pour préserver leurs profits. Au niveau mondial, c’est une reprise de la production et des ventes (+ 2 % de 2015/2016, avec 90 millions de véhicules produits) mais des situations différenciées : baisses au Brésil et en Russie, stagnation au Japon, poursuite de la croissance en Chine mais avec de grosses surcapacités de production. L’Europe occidentale est presque revenue au niveau de 2007, et si la croissance est de retour aux États-Unis, c’est au prix de la suppression de 200 000 emplois et la fermeture de 18 usines.
Une évolution semblable en France où les accords de compétitivité ont entraîné 17 000 suppressions d’emplois chez PSA et 6 850 chez Renault. Des accords qui subordonnent l’affectation de nouvelles fabrications à l’acceptation de nouvelles régressions sociales par les syndicats « partenaires syndicaux », cela au moyen du chantage fondé sur la mise en concurrence des sites s’appuyant sur la mondialisation des fabrications. De profondes restructurations qui imposent la flexibilité, l’augmentation de l’intérim, jusqu’à 80 % sur certaines chaînes... Tout cela au détriment des conditions de travail, des salaires, avec l’augmentation de la concurrence entre salariéEs, la destruction des collectifs de travail, des résistances.
Pollution : triche généralisée
L’autre enjeu industriel et social est la pollution, enjeu centré sur l’avenir du diesel et de l’électrique. Les ventes de diesel en France sont passées de 73 % en 2012 à 50 % en 2016, avec une prévision de 9 % en 2030. Si l’affaire Volkswagen a mis en lumière la triche et le caractère polluant de l’ensemble de la production, l’essentiel est une affaire de fric. Si Volkswagen s’est retrouvé dans le collimateur c’est parce qu’il souhaite s’implanter aux USA.
La dépollution coûte cher et tous les constructeurs cherchent à y échapper et trichent. L’électrique ne répond pas aux nécessités de l’heure, et c’est l’hybride qui pourrait assurer le relais. Des questions qui suscitent la perplexité chez les salariéEs et des réactions « identitaires » de la majorité des organisations syndicales.
Une riposte difficile, mais nécessaire et possible
La lutte contre la loi travail qui a surtout mobilisé les équipes militantes a mis en évidence les difficultés de mobilisation. Pour tous les camarades, le développement de la précarité a de lourdes conséquences sur les capacités de mobilisation. Revendiquer l’embauche de tous ceux qui le souhaitent en CDI est indispensable. Mais dans le même temps, réussir l’unité de toutes et tous, par delà les différences de statut, est l’exigence immédiate. Contre la division, les revendications des CDI et des intérimaires doivent être pareillement défendues dans les ateliers et les services.
Au total, des questions qui ne concernent pas seulement les salariéEs du secteur mais les usagerEs et l’ensemble de la population. Si le « tout camion », le « tout bagnole » doivent être combattus, cela ne doit pas être séparé de la sauvegarde de l’emploi. Réduction du temps de travail, défense des salaires, des conditions de travail et reconversion industrielle, sont indissociables. Les militantEs du NPA auront à cœur d’être à l’initiative de ces mobilisations dans les semaines qui viennent.
Le secteur automobile du NPA