Publié le Mercredi 25 janvier 2017 à 10h48.

Conseil politique national : Maintenant ou jamais !

Adoptée par une courte majorité1, la résolution majoritaire fait le constat que le débat politique s’organise désormais en France autour de la campagne présidentielle. 

Si la situation reste dominée par le recul de la conscience de classe, elle voit aussi s’organiser d’importants phénomènes de résistance à la casse sociale, mais aussi aux discours démagogiques et racistes. À gauche du PS, ces aspirations ne peuvent toutefois trouver une expression utile dans l’isolationnisme de LO, pas plus que dans la campagne Mélenchon, qui malgré sa dynamique, reste enlisée dans le nationalisme et le respect des institutions, tout en s’organisant dans un cadre vertical et autoritaire.

S’il existe donc un espace pour les anticapitalistes et les révolutionnaires, celui-ci ne pourra être rempli que si le parti met désormais toutes ses forces dans la candidature Poutou. Le CPN a décidé de renforcer notre campagne, en mettant l’accent sur l’expression politique des exploitéEs et des dominéEs, une perspective qu’incarne la candidature ouvrière de Philippe Poutou, pour la défense d’un programme antiraciste, féministe, internationaliste et écologiste. Il lui faut toutefois être mieux identifiée autour de quelques mots d’ordre transitoires : les 32 heures pour un partage du temps de travail ; l’interdiction des licenciements et des suppressions de postes ; la réquisition des banques et des grandes entreprises ; l’arrêt du nucléaire ; la liberté de circulation et d’installation ; la fin de l’état d’urgence et le désarmement de la police ; l’égalité hommes-femmes, notamment au travail.

Surtout, Philippe Poutou ne pourra être candidat sans un engagement de tous les militantEs pour gagner la bataille des signatures. La direction du parti va intensifier sa campagne démocratique, mais celle-ci ne pourra avoir d’effets sur les maires que si chaque comité, chaque militantE, part sur le terrain rencontrer les élus. L’adoption à la quasi-unanimité d’une résolution priorisant la recherche des signatures montre en tout cas que le parti est désormais totalement mobilisé, au-delà de la diversité de ses sensibilités, pour arracher ces 500 signatures.

Débats et mobilisations

Les discussions ont aussi porté sur notre solidarité au peuple syrien, le CPN ayant rappelé notre engagement dans les collectifs unitaires de soutien aux populations qui, en Syrie, résistent à la fois aux troupes d’Assad et de Daech. Nous exigeons la fin de tous les bombardements, nous défendons une perspective d’alliance entre les peuples de la région, arabes, kurdes et autres, et nous nous battons pour l’accueil en Europe de touTEs les réfugiéEs.

Le CPN a aussi discuté de notre réponse à ceux qui prônent le protectionnisme comme rempart aux ravages du libre-échangisme. Nous considérons que la mise en place de barrières douanières ne peut guère protéger que les profits du patronat et que le protectionnisme ne constitue, en raison des guerres commerciales qu’il engendre, qu’une autre modalité de mise en concurrence des salariéEs. Le CPN a aussi été le cadre d’un débat sur la question du revenu minimal d’existence, auquel nous opposons nos revendications sur le partage du temps de travail et sur le salaire à vie. Enfin, a été adopté unanimement une résolution de soutien aux manifestations du 19 mars, appelant à la constitution partout où c’est possible de collectifs unitaires pour la construction d’une mobilisation la plus forte possible sur la question de l’antiracisme et de la lutte contre l’état d’urgence et les politiques sécuritaires.

Laurent Ripart

 

  • 1. 31 voix contre 28, avec 10 abstentions et NPPV.