Le Conseil politique national du NPA s’est réuni les 1er et 2 juillet 2017. Malgré les difficultés rencontrées par l’ensemble de l’extrême gauche, il a tenté de tourner l’organisation vers l’avenir.
La résolution majoritaire a recueilli une majorité nette (55 % des voix exprimées), une habitude que nous avions perdue depuis plusieurs réunions… C’est, nous l’espérons, le signe que des éléments de clarification sont apparus, et que nous pouvons repartir de l’avant, dans une situation politique très incertaine.
Des difficultés qui pèsent lourdement sur la situation
Macron récupère tous les pouvoirs, le FN a fait des scores élevés, la gauche se retrouve avec seulement 30 % des voix… dont celles des drapeaux tricolores de La France insoumise. Les directions syndicales sont en phase de discussion avec le gouvernement et les mobilisations restent faibles.
Néanmoins, des points d’appui existent : la faible légitimité du gouvernement (16 % des inscritEs aux législatives), l’écho de la campagne Poutou, le fait que bien des militants, malgré les confusions, espèrent faire de la FI une force utile pour les luttes, les tentatives de construire des mobilisations, au sein du Front social ou des organisations syndicales.
Des camarades ont d’ailleurs proposé une motion pour faire du Front social l’intervention prioritaire des militantEs du NPA. Cette motion a été minoritaire (32 % des voix), non parce qu’une majorité serait hostile au FS, mais parce que nous avons tenu à insister dans la résolution majoritaire sur la nécessité de travailler à ce que les secteurs les plus combatifs ne se coupent pas des secteurs du salariat, ultra majoritaires, qui ne sont pas mobilisés, ce qui passe par la recherche de l’unité la plus large dans les luttes. Nous estimons en outre que la construction des luttes n’élimine pas la nécessité impérieuse de construire un parti pour la révolution, qui soit indépendant des bureaucraties, mêmes celles qui s’opposent à Macron.
Construire le NPA, en débattant au sein du mouvement ouvrier
De nombreux éléments montrent la nécessité pour le NPA de s’impliquer dans le débat à gauche. Le PS s’est sabordé, et de fortes contradictions existent au sein de La France insoumise (où un député se paie au Smic quand d’autres admirent les Rafale). Le NPA, dans les débats, devra montrer, sans sectarisme, qu’il faut tirer les bilans de la faillite des partis de la gauche institutionnelle : « Le NPA ne peut pas prétendre être à lui seul ce parti qui se construira par des regroupements, des ruptures face aux tâches pratiques pour les anticapitalistes et les révolutionnaires. Plus probablement sous l’effet de l’expérience de futures montées des luttes que par le renouvellement de débats entre forces politiques se situant d’une manière ou d’une autre du côté du monde du travail. »
L’urgence est aussi à construire l’organisation, en débattant avec toutes celles et tous ceux qui ont apprécié la campagne Poutou. Il y a une continuité entre la campagne que nous avons menée à la présidentielle, qui était centrée sur la nécessité de reconstruire la conscience de classe, de s’opposer à la droite et à l’extrême droite, de construire les luttes, et ce que nous faisons aujourd’hui : construire les mobilisations contre le gouvernement, s’opposer à l’extrême droite et argumenter sur la nécessité d’un parti « capable de résister aux attaques immédiates tout en défendant une perspective pour la transformation révolutionnaire de la société, pour en finir avec le capitalisme. »
L’ouverture de débats
Le CPN a également lancé le congrès, qui se tiendra début 2018. Nous n’avons pas encore décidé des thèmes des débats qui auront lieu, mais il y a fort à parier qu’ils aborderont les thèmes débattus lors de ce CPN ou qui seront abordés à l’Université d’été : comment construire un parti aujourd’hui, comment gérer les désaccords en son sein pour une action plus efficace, quelle intervention dans la jeunesse, quels liens internationaux du NPA. Le débat ne fait que commencer !
Antoine Larrache