Quelles mobilisations à l’heure des réformes Macron et des Gilets jaunes ?
Les 2 et 3 mars, la commission nationale santé, social, protection sociale du NPA s’est réunie à Paris. Une trentaine de militantEs venuEs de sept régions y ont participé.
Face au rouleur compresseur Macron-Buzyn
La matinée du samedi a permis de faire le bilan des contre-réformes de la présidence Macron, des luttes et des résistances qui s’y sont opposées et de débattre des perspectives pour les mois à venir. L’accroissement de l’austérité budgétaire, l’accélération des fermetures d’hôpitaux de proximité, transformés en EHPAD, avec la loi Buzyn, la poursuite à marche forcée des regroupements au sein de Groupements hospitaliers ou de super Groupements hospitaliers, s’accompagnent du développement d’un secteur capitaliste marchand où les concentrations sont rapides. L’« industrialisation », voire l’« uberisation » de l’exercice libéral est « en marche ».
La discussion a également porté sur les nouvelles formes de lutte, dans les établissements hospitaliers, les EHPAD, la psychiatrie, les maternités… qui lient les revendications des personnels (salaires, conditions de travail, épuisement professionnel) et celles des usagerEs et de leurs familles qui participent elles aussi aux mobilisations. Elles posent les questions de santé comme des questions politiques, ce que le mouvement des Gilets jaunes a exprimé avec force en plaçant la défense de l’hôpital public de proximité et de l’accès aux soins parmi ses premières revendications.
La question spécifique de la psychiatrie
Les transformations profondes qu’a subies la psychiatrie au cours des dernières années, ainsi que les luttes de l’année 2018 dans ce secteur, ont nourri le débat du samedi après-midi, introduit par deux camarades travaillant dans ce champ. Nous avions invité à cette occasion Jean-Pierre Martin, psychiatre, militant de l’Union syndicale de la psychiatrie, auteur du livre Émancipation de la psychiatrie, à participer à cette discussion ainsi que des militantEs et acteurEs de ces luttes.
Le débat, qui a permis de faire le lien entre une réflexion générale sur le rôle de la psychiatrie, de ses enjeux actuels, dans le cadre de politiques d’enfermement et de contrôle social généralisé et les revendications concrètes des personnels, confrontés au quotidien à l’inacceptable, fut de l’avis de toutes et tous passionnant.
Les camarades du secteur social ont eu, de leur côté, un moment de discussion spécifique sur la situation dans leur secteur, et l’organisation des prochaines luttes.
Enfin, la séance du dimanche, consacrée aux questions d’organisation, a permis de dégager des pistes, pour notre construction et un travail plus collectif au sein de la commission.
Commission nationale santé-sécu-social