Publié le Mercredi 3 avril 2019 à 13h17.

À Paris, un meeting du NPA sous le signe des solidarités

Le meeting d’automne du NPA en région parisienne avait fait salle pleine à la veille de l’Acte 1 des Gilets Jaunes. Celui du printemps s’est tenu jeudi 28 mars sous le signe de la solidarité avec les luttes qui ont fait irruption et transformé la situation politique.

Solidarité avec les postierEs du 92 tout d’abord, en grève depuis un an. Les grévistes ont rappelé ce qui leur donne la rage de tenir encore : d’abord, la justice leur a reconnu le droit de maintenir Gaël Quirante, licencié abusivement par Pénicaud, comme leur représentant syndical et, ensuite, les réorganisations de La Poste sont impraticables car les timings calculés (1 min 30 secondes pour distribuer un recommandé…) n’existent que virtuellement mais sûrement pas dans la vraie vie.

Solidarité avec les salariéEs et syndicalistes de New Look, confrontés à une entreprise de harcèlement de la part d’une direction déterminée à liquider les magasins, et qui commence par faire craquer ou licencier individuellement un maximum de salariéEs. Mais qui est tombée sur un os. 

Des Gilets jaunes à l’Algérie

Didier, Gilet jaune de La Courneuve, a témoigné de la découverte de la solidarité qu’il a vécue, depuis 4 mois, en s’engageant avec des dizaines d’autres dans toute une série d’actions pour faire connaître leurs revendications, mais aussi pour construire la convergence avec des mobilisations locales.

En évoquant les solidarités du combat pour la justice climatique, Christine Poupin a fait ressurgir le souffle des mobilisations multiformes mais convergentes, dans la jeunesse, les Gilets jaunes, les grandes marches, de toutes celles et ceux qui ont bien compris qu’il n’y a rien à attendre des grandes messes médiatiques organisées par les gouvernements. L’urgence, c’est de s’emparer de ces questions par nous-mêmes, car rien n’arrêtera le capitalisme dans la fuite en avant productiviste et suicidaire climatiquement. Et la bonne nouvelle c’est que nous sommes de plus en plus nombreux à l’exprimer dans les rues dans le monde entier.

Solidaires, c’est la boussole d’Assa Traoré, avec le Comité Justice et Vérité pour Adama : elles et ils sont de toutes les mobilisations pour rappeler que la répression et les violences policières contre les Gilets jaunes, les grévistes, généralisent les méthodes utilisées depuis des décennies contre les jeunes des quartiers populaires. Et aussi que c’est touTEs ensemble que nous pouvons constituer la force pour les stopper.

Solidarité avec la lutte du peuple algérien enfin, qu’a fait vivre Kamel Aissat, militant du PST et du mouvement social, en évoquant toute l’ingéniosité et l’espoir qui soulèvent la jeunesse et la population d’Algérie. Comment, en quelques semaines, la chape de plomb qui étouffait la vie politique et sociale a disparu pour libérer la parole, le débat, la soif de politique dans les lycées, les universités mais aussi dans les grèves et dans la rue. Du refus de se voir infliger l’humiliation d’un candidat fantoche à la volonté de reprendre la parole, toute une partie des manifestantEs se projette dans la volonté d’imaginer les conditions d’une démocratie sociale et politique.

Possibles basculements

Autant de terrains de luttes qui montrent que la situation politique actuelle est celle des possibles basculements. C’est ce qu’Olivier Besancenot a développé dans son intervention. L’irruption et l’ancrage du mouvement des Gilets jaunes met le pouvoir de Macron en situation de crise de légitimité. Il joue comme révélateur de la haine de classe toujours latente mais qui devient éruptive face à un mouvement imprévisible et irréductible. Macron cherche à dérouler l’intégralité de son projet de destruction massive, ce qui crée objectivement des conditions de convergence des luttes, sans aucune automaticité, et en n’oubliant pas le danger que l’extrême droite, en embuscade, puisse en profiter dans les urnes. D’où l’enjeu pour le NPA de faire entendre des perspectives anticapitalistes, révolutionnaires et internationalistes, les semaines de campagne autour des élections européennes seront l’occasion de le faire, même si nous n’avons pas de liste. Avec l’ambition tenace dans la rue, dans les débats qui nourrissent les mobilisations, dans les lieux de travail, d’être utiles pour construire la solidarité des combats, pour une autre société.

Cathy Billard