Publié le Mercredi 4 septembre 2019 à 16h35.

Université d'été : à l’année prochaine !

Après une édition 2018 très réussie, la barre était assez haute tant en termes de fréquentation que de richesse des débats. Et pourtant, cette nouvelle Université d’été n’a pas dérogé à la règle : avec plus de 800 personnes réunies du 25 au 28 août à Port-Leucate, avec ses nombreux débats, le NPA est regonflé à bloc en cette rentrée pour résister à Macron et à la clique capitaliste dont il est le champion.

 

Comme l’année dernière, le village-vacances de Rives-des-Corbières était un peu étroit pour loger l’ensemble des participantEs. Et, une nouvelle fois, il a donc fallu pousser les murs, trouvant de nouveaux logements en mobil-home (que celles et ceux qui en ont fait les frais en soient ici remerciés) afin que personne ne dorme sur la plage... Fort heureusement, les lieux de vie collective, pour les nourritures du corps et celles de l’esprit, n’ont pas pâti de cette fréquentation. Ainsi, même si la concurrence était rude (soleil, terrasse, piscine ou bain de mer…), entre 400 et 550 personnes fréquentaient chaque demi-journée les nombreuses réunions (jusqu’à huit en même temps !) proposées dans le cadre du programme.

Des cycles fréquentésCette année, nous avions choisi de tenir deux cycles de plusieurs séances ancrés dans l’actualité : autour du mouvement des Gilets jaunes et de la poussée autoritaire de l’État macroniste. Le premier, ouvert par une séance sur l’intervention du NPA dans le mouvement, réunissant une centaine de personnes, a permis de revenir sur l’analyse d’un mouvement pluriel mais bien de notre classe. Devant 150 participantEs enthousiastes, les éclairages de Gérard Noiriel et d’Edwy Plenel ont fait prendre un peu de hauteur, tout comme les interventions de Taha Bouhafs, Laélia Veron ou Fanny Gallot présentes au côté des militantEs du NPA lors de ce cycle.Du durcissement législatif au violences policières, notre cycle consacré à l’autoritarisme a aussi commencé sur les chapeaux de roue dès le dimanche matin : 200 personnes pour participer à l’échange passionnant entre Edwy Plenel, Olivier Besancenot et François Sabado. La suite n’a pas été en reste, avec des séances toujours fréquentées pour écouter Antoine Boudinet, gilet jaune membre du collectif des mutilés pour l’exemple, Fabien Jobard, sociologue, ou nos camarades Roseline Vachetta et Julien Salingue.À ces deux cycles s’en est ajouté un consacré à Rosa Luxemburg, dont c’est le centenaire de l’assassinat durant la révolution allemande. Il s’est ouvert par une première séance autour du dernier livre de Michael Löwy, Rosa Luxemburg, l’étincelle incendiaire, et de la préface inédite à Grève de masse, parti et syndicat écrite par celui-ci et Olivier Besancenot (deux des best-sellers de la librairie La Brèche durant l’Université d’été) en présence des deux auteurs et de 160 participantEs. La suite, animée par les membres de la commission nationale formation du NPA, a permis de revenir sur les grandes lignes de la pensée théorique et de la pratique de la militante : réforme et révolution, socialisme et démocratie...

L’embarras du choixDes anniversaires aux questions d’actualité (souvent les deux en même temps !), il y en avait pour tous les goûts, toutes les thématiques et les sujets d’intervention cette année encore.De l’internationalisme concret avec la présence de plusieurs camarades philippins, algériens ou soudanais membres d’organisations anticapitalistes, qui ont pu nous faire partager leurs expériences de construction et d’intervention. À cela, ajoutons les interventions de Behrouz Farahani (invité pour parler de l’Iran) et d’Éric Toussaint ainsi que Catherine Samary, Franck Gaudichaud, Thierry Labica et d’autres camarades du NPA suivant différentes régions du monde.Les historiennes Laurence de Cock, Mathilde Larrère et Ludivine Bantigny, le sociologue Saïd Bouamama, l’autrice Emma, le médecin du travail Jean-Louis Zylberberg, le spécialiste du théâtre Olivier Neveux, le psychiatre Jean-Pierre Martin, Frédéric Malvaud, administrateur national d’une grande association de protection de la nature (voir en der), le militant anti-nucléaire Didier Latorre, Hubert Krivine… Certains habituéEs, d’autres pas, touTEs ont trouvé un public pour nous faire partager leurs sujets de prédilection. En espérant les revoir l’année prochaine !Enfin, les propositions venues du Comité exécutif du NPA n’étaient pas en reste. Autour des trois séances consacrées à l’analyse de la période, à la discussion autour de notre stratégie et notre politique de front unique en particulier, ainsi que sur la question de la construction du parti 10 ans après la fondation du NPA, entre 100 et 150 participantEs sont venus écouter et prendre part(i) à ces débats nécessaires.

Les luttes au programmeAu-delà de la seule mobilisation des Gilets jaunes, les différents secteurs de mobilisation de ces derniers mois étaient bien présents. Loin d’être un simple coup d’œil dans le rétroviseur, ces moments ont permis d’ouvrir sur des échanges autour des questions programmatiques et stratégiques permettant à notre camp social de résister, voire de gagner. En présence de deux ex-grévistes d’Onet pour l’un, d’ex-postiers grévistes pour l’autre, la projection des documentaires Les petites mains invisibles et Grêvons, ont aussi permis de rendre compte de façon enthousiaste de luttes emblématiques. L’atelier consacré à la lutte pour la justice climatique et aux perspectives écosocialistes, séance à l’initiative de la Commission nationale écologie et du secteur Jeunes du NPA, a réuni 70 participantEs, ouvrant un échange qui doit se poursuivre. Par ailleurs, des réformes Blanquer dans l’éducation aux attaques sur les retraites, en passant par le racisme d’État, la défense du service public de santé (en particulier dans le secteur hospitalier) ou les mobilisations anti-nucléaires, bien des terrains de lutte ont irrigué le programme.

Temps fortsEnfin, sans répéter les comptes rendus présents dans ce journal (en page 10), signalons la réussite du meeting du dimanche soir, ainsi que les deux grands débats réunissant 150 personnes en présence de représentantEs d’organisations syndicales et politiques, le dimanche sur une question sociale centrale, la lutte pour l’emploi et contre les licenciements, et le lendemain autour des perspectives politiques à construire contre le macronisme et la menace d’extrême droite.Autre moment important, la plénière du mardi après-midi consacré à la grève internationale des femmes a réuni près de 350 participantEs. Animé par Penny Duggan pour la Commission nationale intervention féministe du NPA, y ont successivement pris la parole des militantes féministes et anticapitalistes venues spécialement de l’État espagnol, de Belgique et de Suisse. Un partage d’expérience précieux pour construire aussi ici un 8 mars offensif et au-delà un mouvement de masse dynamique et radical pour l’égalité des droits.Enfin, difficile de conclure sans mentionner nos invitéEs du soir (bonsoir !), réalisateurEs venus présenter leurs documentaires : Aurélien Blondeau, Shu Aiello, Penda Houzangbe et Jean-Gabriel Tregoat (à bientôt sur d’autres écrans !).Et comme rien n’est meilleur que de finir en chanson, celles de Goulamas’K et ses hymnes à la résistance ont fait chanter et danser toute l’Université d’été mardi soir. « Si je ne peux pas danser, je ne veux pas prendre part à votre révolution ». À très bientôt ?Commission université d’été