Une tribune du courant Anticapitalisme et révolution.
A&R1 a trop à cœur la construction d’un courant révolutionnaire, à la fois à l’échelle hexagonale et à l’échelle internationale2
- 1. Anticapitalisme et révolution (A&R), courant du NPA dont voici le texte d’orientation présenté au dernier congrès du NPA : https://anticapitalisme-…
- 2. A&R fait partie d’une tendance internationale qui regroupe des organisations qui sont à la fois membres et extérieures au Secrétariat unifié (SU) de la IVe Internationale (http://www.inprecor.fr/h…). Il s’agit de la Tendance pour une Internationale révolutionnaire (TIR) qui a soumis au vote une résolution alternative à celle de la majorité : https://anticapitalisme-…], pour oublier que la situation n’est pas la même pour les opprimés et les exploités lorsqu’il existe dans un pays des partis ou courants communistes révolutionnaires. Voilà pourquoi, malgré les profondes divergences qui nous opposent à la majorité actuelle du comité exécutif du NPA, nous n’avons jamais fait la politique du pire. Au contraire, nous avons proposé à l’ensemble du NPA une politique de « regroupement » pour répondre à l’urgence sociale, et cela par une motion signée par nos - représentants au CE du 02/09/20.
Le NPA n’est plus un parti
Convaincus de l’importance de ne pas nous engager dans la bataille des retraites en ordre dispersé, nous avons proposé au Comité politique national (CPN) une feuille de route qui a fini par être amendée et rejointe par le CCR et une petite partie de la majorité du CE. Le texte adopté à plus de 47 % l’a été sans le soutien des porte-parole et de la partie la plus significative de la majorité du CE. Ces camarades n’ont pas voulu mener une politique conjointe dans le mouvement sur les bases minimales proposées pour ce regroupement en refusant de critiquer les politiques d’éparpillement menées par les directions syndicales. Ce refus a eu pour effet de renforcer l’éclatement du parti, avec pour conséquence la mise en œuvre par chaque courant de sa propre politique.
La campagne Poutou : l’arbre qui cache la forêt
Et ce n’est pas la liste commune avec la FI à Bordeaux qui changera cela. Au contraire, c’est le choix de la confusion qui est fait, alors qu’il faudrait répondre à la crise politique actuelle en nous positionnant ouvertement au sein du clivage réforme-révolution du côté de la révolution. Au lieu de cela, on favorise les confusions en bâtissant des listes avec des députés qui pensent que le capitalisme est réformable et qui soutiennent Poutou à Bordeaux, mais EÉLV à quelques kilomètres de distance, à Pessac... Nous regrettons que nos camarades de Révolution permanente et de l’ARC participent à cette campagne et donc à cette confusion. Oui à l’unité la plus large pour se battre sur le terrain de la lutte des classes : non aux listes anti-Macron aux dépens de l’explication et l’apparition des révolutionnaires sur le champ électoral.
Le dernier CPN ou comment régler administrativement des problèmes politiques
Personne ne conteste ici le besoin de faire que les diverses fédérations se mettent à jour de cotisation. Mais nous refusons son instrumentalisation contre les courants. En effet, ce problème est en réalité très ancien et transversal aux courants. Par conséquent, la mise en œuvre de cela, dans un contexte de profondes fissures politiques du parti, doit être le fruit d’un débat contradictoire, préparé et assumé collectivement en amont du CPN, c’est-à-dire au CE. Au lieu de cela, on nous a présenté des motions le dimanche matin, soit quelques heures avant les votes, en nous indiquant à l’oral que ceux et celles qui ne seraient plus à jour de cotisations pour février ne pourraient plus s’afficher avec les couleurs du NPA. Pire, lors de cette discussion financière un membre de la majorité du CE a expliqué que la répression qui s’abat contre les camarades aurait pour racine leur politique qui ne correspondrait pas, selon lui, au rapport de forces.
Construire un NPA qui affiche ses couleurs anticapitalistes et révolutionnaires
Nous continuerons à nous battre au sein du NPA pour qu’il mène une politique anticapitaliste et révolutionnaire et soit capable de jouer un rôle dans la lutte des classes. Pour autant, avec la majorité du CE le cadre de confiance démocratique s’est rompu et les désaccords politiques se sont approfondis. C’est pourquoi d’ici le prochain CPN nous codifierons politiquement et au niveau organisationnel les rapports avec cette « majorité » exécutive.