Lob, Rochette, Legrand, Casterman, 2013, 35 euros.
« Parcourant la blanche immensité / D’un hiver éternel et glacé / D’un bout à l’autre de la planète / Roule un train qui jamais ne s’arrête »... Le « Transperceneige », un train révolutionnaire doté d’une traction à mouvement perpétuel, file droit devant lui à travers une planète dévastée et congelée. Il ne s’arrête jamais. À son bord, ce qu’il reste de l’humanité ayant survécu à un cataclysme qui a plongé le monde dans un froid polaire.
Les passagers sont reclus dans leur wagon et le train reproduit les schémas d’une société cloisonnée et foncièrement inégalitaire. En tête, les wagons dorés, suivis des seconde classe, puis des laissés pour compte. Mais le train est aussi un « écosystème » en lui-même produisant sa propre énergie. Le tout est défendu par une dictature militaire aux méthodes inhumaines. Parmi les « laissés pour compte », un réprouvé, Proloff (Curtis dans le film), tente de se frayer un chemin vers l’avant et de percer les mystères du système. En chemin, il rencontre Adeline qui prend le parti des miséreux.
La BD, dont la publication a commencé en 1982, est beaucoup plus poétique que le film, un film toutefois recommandé (voir l’Anticapitaliste n°217). Son succès en salle a même précipité la rupture de stock de la BD pendant quelques jours...
Sylvain Chardon