De Andrew Niccol, avec Ethan Hawke, Bruce Greenwood et Zoë Kravitz.
Sortie le mercredi 22 avril
Tout comme le American sniper de Clint Eastwood, le commandant Tommy Egan est un serial killer. Mais bien qu’il tue de beaucoup plus loin, à l’aide de drones, depuis une base installée en Californie à deux pas de sa jolie petite maison, sans prendre le moindre risque personnel, il est en proie à des états d’âme. D’autant que les dégâts collatéraux se multiplient sous forme de meurtres de femmes et d’enfants. Malgré ses faiblesses scénaristiques et quelques naïvetés, en particulier l’opposition entre le relatif humanisme de certains officiers et le cynisme de la CIA, Good Kill constitue un réquisitoire implacable contre les crimes commis par les États-Unis au nom de la lutte contre le terrorisme. Le dénuement qui règne dans les pays bombardés contraste de façon spectaculaire avec les décors en toc de Las Vegas. Misère d’un côté, gaspillage absurde de l’autre. La futilité et l’inconscience de l’épouse du tueur high tech tranchent singulièrement sur les souffrances des femmes que Tommy Egan distingue sur son écran et élimine. Un condensé de l’impérialisme.
Gérard Delteil