Sortie le mercredi 25 décembre
Scorsese s’est inspiré paraît-il d’une histoire vraie pour nous raconter l’ascension et la chute d’un trader. Après avoir été licencié, celui-ci monte une boîte de courtage et s’enrichit en arnaquant les petits épargnants d’abord, les gros ensuite. Tout est dit dans les premières séquences, les meilleures, quand Matthew McConaughey, époustouflant trader confirmé, explique à DiCaprio, stagiaire, que « tout ça, c’est virtuel. À Wall Street, on ne fabrique rien, ça ne devient réel que quand on empoche les commissions pour s’acheter des Porsche ». Une véritable leçon d’économie marxiste que complétera Dujardin, impayable en banquier suisse.Malheureusement, la suite n’est pas toujours à la hauteur. Scorsese en fait beaucoup trop avec d’interminables et répétitives scènes d’orgie. Sans doute entend-il traiter au second degré le sexisme ordurier qui règne dans ce milieu de parasites, mais cet étalage devient vite pénible.Face à cette meute de beaufs perpétuellement shootés à la coke et aux amphétamines, qui étalent autant de mépris pour les femmes que pour leurs clients dupés, on finirait par trouver sympathique l’incorruptible agent du FBI qui met les pieds dans le plat. En oubliant tout de même qu’il est au service de la société qui sécrète ce genre d’industrie et de ceux qui en bénéficient, à condition qu’ils ne commettent pas de bavures trop visibles, comme ce loup de Wall Street incapable de s’arrêter à temps.
Gérard Delteil