Avec Matt Damon, Rosemarie DeWitt, Frances McDormand. Sortie en salle le mercredi 17 avrilIl y a 13 ans, le film de Steven Soderbergh Erin Brockovich mettait en scène la lutte contre une compagnie de gaz dont l’usine polluait les eaux d’un quartier. Le film avait rencontré un grand succès aux USA et dans le monde. Sur le même créneau, le film de Van Sant n’a pas rencontré un grand public aux USA. Julia Roberts était certes plus « sexy » que Matt Damon mais là n’est pas l’explication.Le sujet de Promised Land met en cause le lobby immensément plus puissant des compagnies pétrolières qui extraient le gaz de schiste et, pour que le film existe, il a fallu que l’acteur « engagé » Matt Damon mette la main à la poche et produise lui-même. Pourtant si Promised Land se prononce clairement contre l’extraction des gaz de schiste, ce n’est pas un film militant et le spectateur ne sortira pas du cinéma avec une fiche technique contre cette pollution des sols qui fait des ravages, aux USA notamment. Promised Land se révèle être un film plus profond sur l’Amérique rurale déshéritée et sur la réversibilité des sentiments d’un individu qui va passer du statut de meilleur agent d’une de ces firmes pollueuses à son pire ennemi.La presse a parlé d’une facture trop classique du film. C’est à se demander si elle l’a réellement vu et si le lobby n’est pas actif chez nos critiques bien-pensants. En tout cas, le scénario (co-écrit par Matt Damon) réserve une pirouette peu commune qui, à elle seule, mérite la vision de ce film aux personnages attachants.Sylvain Chardon