Publié le Dimanche 22 février 2015 à 16h11.

Disparition. André Brink, écrivain sud-africain : des mots pour lutter

Descendant des colons Boers, André Brink, éduqué dans l’orthodoxie afrikaner, prend conscience de la réalité de la ségrégation dans son pays essentiellement lors de ses études à la Sorbonne à Paris où il se trouve confronté à la la mixité raciale et aux auteurs tels que Camus dont il sera toujours un fervent admirateur.

Il choisit de s’engager à travers ses écrits, qui furent censurés dans son pays. Ses œuvres les plus célèbres, Au plus noir de la nuit (1974) et Une saison blanche et sèche (1980) sont alors interdites en Afrique du Sud. Ami de Mandela, Brink n’en continue pas moins la lutte et dénonce la corruption au sein de l’ANC.

Brink choisit la voix des mots comme instrument de lutte mais refuse de sacrifier la littérature : « Je dois m’efforcer d’être digne des exigences et des complexités de l’univers sociopolitique auquel j’appartiens. Et en même temps, je dois m’efforcer d’être digne des exigences de la création littéraire. Seule la qualité détermine l’efficacité. »

Mondialement reconnu, primé, décoré, nobélisable, l’écrivain disparu ce 6 février est néanmoins resté une conscience et n’a jamais sacrifié son combat. Outre Mes bifurcations (2009), son autobiographie, Un instant dans le vent, Rumeurs de pluie, Un turbulent silence, le Mur de la peste et, plus récemment, États d’urgence,figurent parmi ses titres les plus connus.

Catherine Segala