De Olivier Nobile. En collaboration avec Bernard Teper, Éric Jamet éditeur, 20 euros.
La Sécurité sociale et son financement sont souvent considérés par les militants syndicaux, associatifs ou politiques comme des questions « techniques », ardues et complexes, réservées à quelques spécialistes. Les directions du mouvement ouvrier, qui ont pendant des décennies formés leurs militantEs à une conception de classe de la protection sociale et de son financement par les cotisations sociales, ont aujourd’hui pour l’essentiel déserté ce terrain. Dans ce contexte, ce livre est un outil précieux pour les bibliothèques militantes.
Voulu comme un livre d’éducation populaire, il atteint pleinement son but : apporter de manière accessible à chacunE des éléments précis sur la Sécurité sociale, son histoire, son fonctionnement, les contre-réformes dont elle est l’objet, jusqu’à aujourd’hui. L’enjeu des cotisations sociales comme élément du salaire (le « salaire socialisé ») est fortement argumenté. Des schémas et tableaux illustrent l’argumentation. Ne se limitant pas à l’analyse et à la dénonciation, le livre formule aussi des propositions pour repenser la protection sociale, en s’appuyant sur les principes posés en 1945.
C’est sur ce point que pourrait alors s’ouvrir le débat avec Olivier Nobile, l’ouvrage se situant dans la perspective d’une « république sociale » revenant aux principes du programme du Conseil national de la Résistance, et non dans une stratégie de rupture avec le capitalisme.
Dans tous les cas, un ouvrage vraiment utile pour animer des débats et des formations.
J.C. Delavigne