Bande dessinée. Goutte d’Or éditions, 152 pages, 25 euros.
Cette BD est tirée du livre du même auteur, Valentin Gendrot, journaliste qui a infiltré la police durant plusieurs mois (petit exploit car il a fallu tenir). Il a été stagiaire policier dans un commissariat parisien et il raconte son expérience. C’est donc un reportage fait avec la méthode particulière de l’infiltration, méthode qui s’avère nécessaire pour voir ce qui ne serait pas visible autrement.
Un témoignage utile
Et on voit, pas sous la forme d’un fait d’actualité mais comme le quotidien banal du travail de policiers. Certes cela ne se passe pas pareil partout mais l’auteur décrit une ambiance qui doit correspondre à une certaine réalité. Il n’a quand même pas eu la malchance de tomber sur le seul endroit qui correspond à l’image dégradée qu’on se fait d’un commissariat de police. Ce « on » ne revendique pas des préjugés sur la police et n’a pas la volonté de stigmatiser encore cette institution. Mais voilà le journaliste raconte la violence à l’intérieur comme à l’extérieur d’un commissariat, les brutalités, les baffes et coups divers, le racisme, la misogynie, le cynisme, les pressions qui s’exercent sur les agents de police qui poussent à se comporter d’une manière particulière. Il ne s’agit pas pour lui de dénigrer la police, il s’agit d’une étude, d’un travail de journaliste, avec la volonté de décrire une situation qui pose un problème démocratique, un problème de société. Une BD, un témoignage utile qui montre bien qu’il y a, pour celles et ceux qui en doutent encore, des réformes profondes à mettre en œuvre, à minima.