Coédition Mediapart et La Découverte, 15 euros.
Cette revue est d’abord un bel objet, ce qui ne gâte rien, même si comme on le sait « l’habit ne fait pas le moine ». Mais le contenu n’a rien à envier au contenant. Datée de février 2017, la dernière livraison (n°6), centrée sur la thématique des « personnalités », annonce opposer les armes de la critique à un journalisme saisi par la marchandise et une médiatisation qui « devient une forme de gouvernement ». La promesse est tenue !
En apéritif, la dénonciation de la paralysie de « la gauche », victime de ses réflexes, de ses clivages et le cadeau de quelques pistes. Avec en plat de résistance, dix articles. Entre autres sujets traités : la vacuité et les affabulations de Boris Cyrulnik, par Nicolas Chevassus-au-Louis ; la croisade et les ambitions de Caroline Fourest muée « en furie d’une laïcité ultra-républicaine », par Mathieu Magnaudeix ; la conquête de l’Afrique par l’empire Bolloré sous alibi culturel ; pourquoi perdre des abonnés à Canal+ en France n’est pas un problème quand un milliard de clients potentiels attendent et que tant les dirigeants locaux que l’État français font montre d’une exceptionnelle complaisance, par Antoine Pecqueur ; l’« extrême droite » respectable d’Alain de Benoist, par Razmig Keucheyan, (bien connu dans ces pages).
Et bien d’autres sujets à lire, pour éviter encore un peu plus le mainstream...
Catherine Segala
Disponible en librairie et relais H, et sur abonnement (1 an, 3 numéros : 43 euros)