« Le 49e Festival d’Angoulême est reporté du 17 au 20 mars prochains (et le mercredi 16 mars pour sa journée professionnelle) dans toutes ses composantes : sa programmation artistique, sa compétition officielle, la désignation du Grand Prix, son offre éditoriale associée à la présence des auteurEs et de leurs éditeurs. L’ambition reste par conséquent totalement intacte de proposer à tous les amateurEs de bande dessinée une édition comparable, par sa richesse et la diversité de son offre culturelle, à celles qui ont précédé la pandémie.
Pour les bénévoles comme pour les « professionnels », il s’agit d’éviter le scénario 2021 (de report en report puis annulation) en prenant en compte les évolutions du scénario sanitaire et les disponibilités de tous les partenaires, pas seulement commerciaux, en fonction du calendrier des manifestations culturelles (afin de minimiser au maximum les préjudices réciproques qui pourraient survenir), la nécessité de promouvoir des œuvres dans une temporalité en lien avec leur présence en librairie et de précéder la période électorale autant que faire se peut.…
« L’espérance est forte de retrouver le Festival dans sa forme la plus aboutie, fédératrice de tout un écosystème du 9e art générateur d’une véritable passion chez de très nombreux français et internationaux attendus à Angoulême dans ce temps inédit de mars. » Il est évident qu’un nouveau report annihilerait tous les engagements des uns et des autres. Le pire n’est jamais certain.
Les expositions en gare se développent
En attendant le mois de mars, le festival invitera à des rencontres en gare avec la bande dessinée dans toute sa diversité ainsi que nous l’avions déjà annoncé dans l’Anticapitaliste. Depuis le 20 décembre, une dizaine de gares sont porteuses d’œuvres qui entrent en résonance avec l’actualité du 9e art. Certaines renvoient à l’évolution de notre société, d’autres offrent des contenus pédagogiques ou invitent à des retrouvailles avec des créations familières. De Goldorak à Madeleine, résistante en passant par Bergères guerrières et Le Marsupilami.
Fin janvier et début février, une vingtaine d’autres gares viendront s’ajouter à ce dispositif initial. Elles proposeront aux voyageurs une rencontre avec des extraits des livres figurant dans les sélections officielles du festival. Près d’une centaine d’ouvrages sont concernés, offrant un instantané du paysage actuel de la bande dessinée. Ils seront regroupés par thématique, accompagnés d’un discours critique destiné à les éclairer. Ces œuvres explorent des univers, ceux de leurs autrices et auteurs avant tout, mais aussi les mondes d’aujourd’hui, de demain, parfois utopiques, parfois dystopiques, faits de grandes histoires collectives et de petites histoires individuelles.
Une génération qui s’engage
À l’initiative de l’Agence française de développement (AFD) et en partenariat avec le festival, « Le monde au bout du crayon : récits en bande dessinée d’une génération qui s’engage » est l’aboutissement d’un projet d’envergure internationale débuté en 2021. La parole est donnée aux jeunes auteurEs de bande dessinée d’ici et d’ailleurs pour qu’ils et elles expriment leur vision du monde, dévoilent ce qu’ils et elles souhaitent changer et ce qu’ils et elles espèrent. Drôles, percutantes, iconoclastes, malicieuses, parfois provocatrices mais toujours lucides, leurs œuvres relatent les craintes et les espoirs pour l’avenir et invitent à s’interroger. Des extraits seront à découvrir en gare à Paris et les œuvres complètes seront présentées pour la première fois sous forme d’une exposition lors du festival, à l’Alpha Médiathèque d’Angoulême.
Notons que ces jeunes qui s’engagent le font beaucoup sur la question de l’environnement et que la mairie d’Angoulême n’a rien trouvé de mieux que de sortir un communiqué visant à relancer le projet de parc d’attraction BD « Imagiland » suite aux promesses éventuelles de nouveaux financiers. Parc qui serait bien sûr construit sur une zone humide. Comme quoi la BD ne rend pas forcément plus intelligent tout le monde…