Gérard de Villiers est mort jeudi 31 octobre, et les médias chantent ses louanges, signalant tout juste qu’il était « réac », et encore pas toujours... On ne pleurera pas ce beauf, dont la signature n’aurait pas déparé en dessous du manifeste des 343 salauds.Les médias, y compris ceux dits « de gauche » comme Libération font preuve d’une incroyable complaisance envers ce personnage qui ne dissimulait pas ses sympathies pour Le Pen.
Les recettes de ses romans fabriqués à la chaîne (par des « ghost writers » dit-on) étaient simples : racisme, sadisme, pornographie bas de gamme. Après avoir fait son beurre grâce à la guerre froide, ce Le Carré du pauvre s’était recyclé dans l’islamophobie. Son idéologie nauséabonde a empoisonné des générations de lecteurs qui pensaient le lire pour se distraire Tous les médias affirment que cet ancien barbouze se documentait avec une extrême précision et bénéficiait d’infos exclusives de ses ex-collègues.
En fait, des pays utilisés comme champ d’action par son héros de la CIA, il ne parlait pour l’essentiel que des hôtels de luxe, des bordels, quelques restaurants à touristes et lieux célèbres. Toutes infos qu’on peut trouver aujourd’hui en quelques clics sur Internet. Ses personnages relevaient des clichés les plus éculés, du prince arabe fourbe et cruel à la princesse espionne nympho qui se jetait sur la braguette de son héros de pacotille. Inutile de parler de son écriture, sauf pour constater qu’elle variait sensiblement d’un roman à l’autre, ce qui accrédite la thèse des « ghost writers ».
Les lauriers qu’on tresse aujourd’hui à ce marchand de fantasmes sordides sont hélas bien dans l’air du temps. Il rêvait parait-il d’être adapté par Hollywood, mais même Hollywood n’en a pas voulu. Comme quoi les producteurs de L.A. peuvent être plus lucides que les journaleux tricolores...
Gérard Delteil