Publié le Dimanche 13 décembre 2015 à 10h48.

Témoignage : Le rat empoisonné

Le rat empoisonné, Jean-Marc Rouillan ∞ Al Dante, 2014, 15 euros. Commander sur le site de La Brèche

Sortir de prison ? S’en sortir enfin ? Notre ami Jean-Marc nous montre dans ce troisième tome de son autobiographie que la société carcérale se prolonge dans la vie civile. C’est un peu la double peine, celle qu’aucun jugement ne prononce mais qui s’applique implacablement. Comme si les années passées en taule devaient se prolonger indéfiniment de tracasseries en interdictions pures et simples. L’occasion pour l’auteur de juger cette société dont il fut mis au ban 25 ans durant. Du coup, il nous dévoile sa conception de la littérature, de la militance, de l’engagement politique radical contre l’oppression. Il accuse le système carcéral d’être un système mortifère au sens premier du mot – qui porte la mort, qui assassine, qui conduit au suicide au vu et au su de tous – mais dont la société, entendez tous les métiers qui interviennent dans le monde carcéral, ne veut pas parler, dévoiler, ou pire verbaliser. De nouveau pourquoi attendre que notre société génère autre chose que la liquidation de ses prisonniers ? Liquidation délibérée qui prend aussi la forme du cassage de l’individu, avant, pendant et après la prison. Merci Jean-Marc pour ce dernier livre, tant la littérature pour toi doit coïncider avec l’expérience vécue de la lutte. Hasta la victoria !