De Alain Guyard.
Avec François Boursier. Mise en scène par Isabelle Starkier. Au Studio Hébertot (78 bis boulevard des Batignolles, Paris 17e) jusqu’au 19 mars 2017.
C’est un très beau spectacle. Résister, c’est exister, l’intitulé du spectacle attire par lui-même. Alors nous y sommes alléEs et en sommes sortis touchés et enthousiasmés. C’est un spectacle intelligent, très « militant », qui a pour thème l’occupation nazie en France entre 1940 et 1944.
La pièce est une succession de petites histoires, de scénettes qui exposent des actes de résistance, petits et grands. Des faits qui passeraient inaperçus ou apparaîtraient anodins, mais qui dans ce contexte deviennent des gestes importants et cruciaux. François Bourcier, seul en scène, incarne – merveilleusement bien – successivement des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux, un enseignant, un policier, un boucher mais aussi le colonel Fabien… Des personnages qui sont entrés en résistance à leur manière, avec leurs moyens, contre l’oppresseur et le racisme, par courage, par dignité, par solidarité.
Tous ces personnages, toutes ces histoires, sont tirés de faits réels. La mise en scène est originale, et les costumes suspendus vont permettre au comédien, plein d’énergie, d’endosser ces différents personnages.
C’est profondément humain, émouvant, drôle, mais aussi triste, parce que ce sont des personnes qui paieront de leur vie. Cette pièce résonne avec notre époque. Résister ce n’est pas seulement s’opposer hier à l’occupant nazi et à l’antisémitisme, c’est aussi résister aujourd’hui aux politiques xénophobes et racistes, se montrer solidaire des migrants, des sans-papiers, et accepter parfois de se mettre dans l’illégalité. Une des forces du spectacle est justement de faire ce lien avec les résistances d’aujourd’hui.
À voir absolument à Paris pour quelques jours encore, et dans certaines villes dans le pays.
Béatrice et Philippe
Plus d’infos : https://www.studiohebert…