Lundi soir, 2 500 à 3 000 personnes ont battu le pavé parisien pour la reconnaissance comme crime d'État du 17 octobre 1961, lorsque plus de 300 Algériens furent massacrés dans la capitale, alors que des milliers d'entre eux manifestaient pacifiquement contre le couvre-feu imposé par l'État colonial. Il s'agit de la plus grande manifestation depuis la relance de la mobilisation en 1991. Une grande partie du cortège était composée de non-militants, signe de la vivacité de la blessure comme de la colère... et de leur actualité. Car c’est bien par le contexte politique actuel que s'explique cette affluence inédite. Le refus de la préfecture de voir le cortège passer sous ses fenêtres est le signe, en creux, de sa responsabilité pleine et entière comme représentante de l'État. Les mobilisations ont été nombreuses, partout sur le territoire. Le NPA a été présent, comme chaque année, dans chacune d'entre elles. Pendant toute la manifestation parisienne, Philippe Poutou (candidat à la présidentielle), Olivier Besancenot et Christine Poupin (porte-parole) ont tenu la première ligne d'un cortège animé et fourni, avançant au cri de « De Gaulle, Debré, Papon et Frey, assassins du peuple algérien » ou « Rafle du Vel d'Hiv', octobre 61, l'État français avait lâché ses chiens ».
Commission migrations-antiracisme