Le 28 juin 1919, le traité de Versailles est signé, complété par d’autres traités de moindre importance. Les impérialismes vainqueurs imposaient les conditions de paix à l’Allemagne et ses alliés.
Charcutages et pillages en tous genresEn fait ce traité visait à garantir la suprématie franco-britannique sur l’Europe, avec les Américains en arrière-plan.L’Allemagne était amputée de 15 % de son territoire, 10 % de sa population, et privée de ses colonies, la rive gauche du Rhin occupée par les vainqueurs.L’empire austro-hongrois fut démantelé au profit de républiques hongroises, autrichiennes, yougoslaves, etc. Ces charcutages furent réalisés dans le plus total mépris du droit des peuples. Intenables à la longue, ces constructions exacerbaient les contradictions qui culminèrent avec le conflit inter-impérialiste de 1940-45.L’Allemagne fut aussi contrainte à des indemnités massives, qui l’écraseront durant toutes les années 1920 : la haine pour ce pillage alimentera le processus révolutionnaire des années 1920, mais aussi le nazisme.Concernant le Moyen-Orient, les traités de Sèvres-Lausanne organisèrent le démembrement de l’empire ottoman au profit des franco-britanniques, et l’établissement d’un « foyer national juif » en Palestine fut encouragé.
« Sécurité collective » et humiliation...La Société des nations (SDN) fut aussi constituée à Versailles. Identifiée aux orientations défendues par le président américain Wilson. Son objectif était la « sécurité collective », la paix grâce à la négociation entre puissances. La SDN était en fait avant tout garante des conditions de « paix » échafaudées à Versailles. Ultérieurement, elle ne put empêcher la marche à la guerre mondiale (guerre d’Espagne, etc.) et s’effondrera en 1940-45. Une nouvelle organisation, l’ONU, sera créée dans l’après-guerre.Le jeune pouvoir rouge de Russie fut évidemment écarté de la signature d’un traité qu’il dénonça immédiatement. Selon l’Internationale communiste, « le traité de Versailles a placé l’Allemagne et toute une série d’États vaincus dans des conditions qui rendent matériellement impossible leur existence économique, les privent de tous droits et les humilient. » En conséquence, le jeune Parti communiste allemand, notamment, fut aux avant-postes de la lutte contre le paiement des réparations.
Pascal Morsu