« Ce vote sera la manifestation éclatante de la résolution et de la volonté pacifique de la France », déclarait devant les députés le 30 novembre 1956 le président du Conseil (le Premier ministre de l’époque), le socialiste Guy Mollet. Il s’agissait alors d’obtenir l’approbation des parlementaires à une intervention militaire française contre l’Égypte qui venait de nationaliser le canal de Suez, jusque-là contrôlé par des intérêts capitalistes, notamment britanniques et français. Quelques mois auparavant, le 12 mars de la même année, le même président du Conseil avait fait voter un texte sur les pouvoirs spéciaux en Algérie, adopté à l’Assemblée nationale par 455 voix (y compris celles des 146 députés du Parti communiste français) contre 76.
Nous n’assimilons en rien les assassins sanglants de Daesh au gouvernement nationaliste égyptien de l’époque et à l’insurrection du peuple algérien. Mais il y a une habitude dans ce pays : chaque fois que l’on vote des mesures de guerre, c’est « pour la paix », et à chaque fois également, on en profite pour restreindre les libertés démocratiques. Celles de manifester, de revendiquer, mais pas celle de licencier...
Cela, ce n’est pas seulement la droite, les socialistes ont également une tradition tenace en la matière. Hier les pouvoirs spéciaux, aujourd’hui l’état d’urgence... Comme d’autres avant nous – militantEs communistes, révolutionnaires ou libertaires – nous n’en serons pas. Avec d’autres, nous continuerons à agir pour changer un monde qui produit la barbarie.