La fête de Lutte ouvrière a mis une nouvelle fois en lumière la constance des camarades. Que le temps soit ensoleillé ou pluvieux, leur politique ne varie pas d’un pouce…
Alors que la situation est catastrophique pour le monde du travail, comme le thermomètre électoral nous l’a à nouveau révélé aux législatives, le fête de LO a semble-t-il enregistré un grand succès, puisque les merguez étaient en rupture de stock au stand couscous dès lundi midi… Il est toujours étonnant de voir à quel point les camarades semblent plus à l’aise que cela va mal !
L’intitulé du traditionnel débat entre le NPA et LO à la fête ne rompait pas avec cette constance : « Dans le contexte de la crise politique révélée par l’élection présidentielle, que proposent LO et le NPA ? » Cette année, le débat a été plutôt respectueux des positions des uns et des autres mais, si on peut admirer la constance de cette organisation, on a aussi pu en percevoir les limites.
Vous avez dit complexité ?
Les camarades reconnaissent que le FN représente un grand danger pour les travailleurs, mais se refusent à combattre l’islamophobie, qui est pourtant le fonds de commerce de ce parti, sous prétexte que cela donnerait des illusions dans la religion…
Le NPA a proposé un accord de répartition des circonscriptions puis appelé à voter LO là où il n’était pas présent aux législatives, mais les camarades nous parlent de la circonscription (sur 577…) pour laquelle le NPA a un accord avec La France insoumise…
Lorsque nous rappelons que nous avons présenté un ouvrier à l’élection présidentielle, ils prétendent que nous ne nous adressons pas vraiment aux travailleurs car nous parlons d’écologie et de lutte contre l’homophobie…
Lorsqu’on parle de construire une opposition unitaire au gouvernement, de contribuer aux luttes contre les ordonnances de Macron, ils dénoncent les limites du Front social, dénoncent Mickaël Wamen… oubliant que celui-ci n’est pas membre du NPA et que, si nous soutenons toutes les initiatives qui contribuent à construire la lutte contre le gouvernement, nous avons conscience des limites du Front social et des dangers d’autosatisfaction qu’il peut sécréter...
Un monde parfait
C’est que pour LO, la simplicité est de mise : à toute question que nous leur posons, à tout problème politique, ils répondent que la solution est de construire le parti révolutionnaire. Face au FN, face au gouvernement, à la crise climatique… la solution reste le parti.
Pour notre part, nous avons réaffirmé notre attachement à la construction d’un parti pour la la révolution… mais en rappelant que, dans toute l’histoire du mouvement ouvrier, on a pu observer que c’est lorsque le monde du travail se met en mouvement et agit de façon unitaire et massive que la conscience progresse et que les idées révolutionnaires gagnent en influence.
Il est assez désespérant de voir que des camarades si militants, si convaincus et sérieux, ne sont pas prêts à mettre leur énergie dans la prise d’initiatives pour construire une opposition au gouvernement dans les prochaines semaines. C’est pourtant l’urgence pour notre classe : contribuer à lui rendre l’initiative, à agir pour défendre ses intérêts, pas à attendre qu’un illusoire parti parfait finissent par rassembler des dizaines de milliers de membres…
Antoine Larrache