Publié le Vendredi 3 février 2017 à 07h12.

Samu 33 en grève : Nos vies valent plus que les profits !

Depuis le 10 janvier, les ARM du Samu Bordeaux (auxiliaires de régulation médicales, dont le travail est de répondre aux appels d’urgence passés au 15) sont en grève.

Celles-ci refusent la réorganisation que la direction veut leur imposer, et exigent huit postes supplémentaires pour faire face à l’augmentation de leur charge de travail et assurer la sécurité des personnes qui appellent pour des urgences. Elles exigent aussi la reconstitution d’équipes fixes de jour et de nuit.

En fin d’année 2016 déjà, c’étaient les ambulanciers du Samu qui avaient dû faire grève dix jours pour obtenir deux postes. Puis, en novembre, les infirmiers anesthésistes de ce même service avaient pris le relais, et obtenu eux aussi deux postes après quinze jours de grève. Des mobilisations contagieuses, qui ont donné confiance aux ARM confrontées elles aussi à une importante dégradation de leurs conditions de travail et qui cumulent des heures supplémentaires qu’elles ne peuvent récupérer.

Ces collègues n’ont aucun droit à l’erreur, leur responsabilité est en permanence engagée : des vies dépendent de la possibilité de faire correctement leur travail, et elles ne peuvent accepter la dégradation du service qu’elles rendent : alors que la règle veut que toute personne qui appelle le 15 ait un interlocuteur qui décroche en moins d’une minute (ce qui est déjà long en cas d’urgence), les grévistes dénoncent des temps d’attente qui ont pu être dans certains cas de 10 minutes !

La grève dure

Depuis trois semaines, ces salariées occupent tous les matins le rond-point devant l’hôpital Pellegrin, comme l’avaient fait avant elles les ambulanciers et les infirmiers anesthésistes. Elles y tiennent leurs AG autour des braseros, soutenues par les syndicats SUD et CGT, et ont reçu le soutien de nombreux salariéEs (de l’hôpital et d’ailleurs), et de nombreux militantEs dont ceux du comité de lutte issu de la mobilisation contre la loi travail. Et la CGT Ford et Philippe Poutou ont profité d’une rencontre avec le préfet pour transmettre une demande de rendez-vous des grévistes…

Les ARM en grève ont gagné la bataille de l’opinion en rendant leur combat public, et la direction (qui joue la montre) vient de commencer à lâcher six postes, plus un sur un an pour rendre les heures supplémentaires.

Mais la grève continue car pour les ARM, le compte n’y est pas, tant sur les postes que sur les roulements… Et déjà, elles encouragent les autres salariéEs de l’hôpital à s’engouffrer dans la brèche et cherchent à qui elles vont pouvoir « passer les clés du rond-point »

Correspondante