Une tribune de la Fraction l’Étincelle du NPA.
Le NPA ne participera pas à l’attelage électoral de la Nupes. Dont acte. Mais il s’engage néanmoins à soutenir très largement cette coalition électorale à visée gouvernementale, en ne présentant qu’une dizaine de candidatures contre elle, en appelant à voter pour elle sauf cas de « social-libéralisme » patent (comment juger ?), et en lui faisant des offres de service militant (dont le sigle NPA apposé sur le matériel de la Nupes qui met largement en avant ses appels à « Mélenchon Premier ministre »).
Nous déplorons ce choix – comme d’autres courants ou militants du NPA. Outre d’entretenir des illusions sur une nouvelle mouture d’union de la gauche dont on connaît trop bien les avatars, c’est un effacement politique du NPA, dans une période où se prépare une nouvelle offensive contre les classes populaires.
La campagne de Philippe Poutou a montré qu’un profil « anticapitaliste et révolutionnaire » trouvait l’adhésion de milliers de jeunes et de travailleurs qui se sont pressés dans les meetings de campagne et ont été touchés par le caractère décapant voire subversif de cet « anticapitalisme ». Rien de tel dans le programme de la Nupes, même si pour ne pas être en reste sur Macron qui promet quelques dizaines d’euros d’aumônes aux plus pauvres, Mélenchon promet à la va-vite un coup de pouce de cent euros pour son Smic. Ce n’est pas l’échelle mobile des salaires, c’est l’échelle mobile des promesses électorales !
Face à la menace de l’extrême droite, il faudrait s’unir, nous dit-on. Mais cette « unité » d’appareils, pour quelques dizaines de députés de plus au Parlement, d’une gauche gestionnaire des affaires de la bourgeoisie même en matière dite « régalienne » (une meilleure police, une meilleure armée avec un nouveau service militaire), serait-elle une façon de combattre une extrême droite qui s’est nourrie des trahisons de la gauche ? Cette unité et ses relatifs succès dans des instances institutionnelles encourageraient-ils le déclenchement et le succès de luttes ? Quand Mélenchon, comme certains de ses partisans de la Nupes dans les sphères syndicales, ne se revendique ni de la lutte de classe et encore moins de l’auto-organisation ? On est loin avec eux du front de classe nécessaire dans les luttes.
La Fraction l’Étincelle ne participera pas à cette campagne, aux côtés ou en faveur de la Nupes. Elle appellera à voter pour des candidatures révolutionnaires, là où quelques camarades du NPA maintiennent la leur, sinon celles de Lutte ouvrière. Mais surtout, elle poursuivra ses efforts militants – avec bien d’autres dans le NPA, par-delà les péripéties électorales – pour tracer le chemin des luttes collectives ainsi que de la nécessaire organisation politique pour leur succès et le renversement de cette société.
Chacun voit aujourd’hui combien le système capitaliste mondial est lourd de paupérisation jusqu’à la famine, de durcissements politiques jusqu’à la dictature, de militarisation et de guerre. Les réponses politiques et militantes à donner aux travailleurs et aux jeunes qui se politisent dans une situation difficile, en disant toute la vérité sur l’illusion dans des combinaisons parlementaires à gauche, c’est maintenant.