Une tribune du courant Anticapitalisme et Révolution.
Retour sur un piètre passage en force
Le CPN du 14 mai dernier avait pour objectif de définir les modalités de notre apparition aux législatives. Mais dès le CPN en visio du jeudi 5 mai, la position U, majoritaire au CPN, faisait voter ces modalités : « […] Nous appellerons à voter et soutiendrons, y compris de façon militante, les candidatEs de gauche de rupture de la NUPES, face auxquels nous ne présenterons pas de candidatEs […] ». Dans d’autres circonscriptions, une candidature NPA devient possible face à des candidats labellisés NUPES « incarnant une continuité avec le social-libéralisme […] ». Nous avions même la liste des circonscriptions autorisées. Le CPN du 14 mai n’a fait que renforcer ces injonctions en précisant qu’« aucune autre candidature ne pourra se prévaloir d’un soutien national du NPA […] ».
Après avoir tenu bon à la présidentielle avec une candidature indépendante des réformistes, il fallait continuer sur la lancée aux législatives en l’inscrivant dans la nécessité d’un troisième tour social maintenant et l’affirmation de la rupture révolutionnaire. D’autant que la situation fait apparaître de nouvelles luttes sociales, principalement sur les salaires. Certaines grèves gagnent comme chez Arco, où les couturières des sacs de luxe Louis Vuitton ont obtenu l’augmentation de 100 euros net de leurs salaires. L’unité est indispensable : celle de notre camp social et de ses combats. Il serait temps que toutes les directions syndicales, politiques ou associatives se regroupent et se dotent d’un plan de bataille contre Macron, qui permette d’infliger une défaite au patronat mais aussi de changer de société.
Pourtant, la faible majorité (54,3 % pour sa motion) de la direction du NPA a choisi de poursuivre coûte que coûte le chemin des accords, franchissant largement les lignes rouges en continuant la discussion alors même que le PS était entré dans la danse en s’engageant sur le fait que « le NPA sera de la majorité qui soutient le gouvernement dans l’application du programme partagé, sans pour autant y participer. » L’enlisement de cette délégation dans une entreprise d’accord avec les réformistes méritait bien plus que des réunions de direction à la volée et des injonctions au temps qui presse !
On ne s’excuse pas d’être révolutionnaires !
Sans nier la « dynamique » créée par la NUPES, nous refusons de disparaître du débat. Mélenchon promet de changer nos vies en élisant ses candidats et candidates dans une majorité de circonscriptions. Il annonce qu’il remplacera bientôt Borne sur la base de cette victoire et nous épargnera des « kilomètres de manifestations » ! Pour le SMIC à 1 500 euros peut-être mais pour prendre le contrôle de l’économie et imposer que nos vies passent avant les profits, cela ne suffira pas ! Il ne faudra pas « ouvrir une conférence sociale » mais exproprier les capitalistes ! Parce qu’il faut exprimer la nécessité de l’urgence révolutionnaire et du renversement du capitalisme, dans plusieurs circonscriptions, vont se présenter des candidates et des candidats du NPA (dans les Hauts-de-Seine, en Gironde, à Lyon, à Metz…) et il sera important que le maximum de voix se portent sur elles et sur eux. Partout ailleurs, nous appelons à voter pour les candidats et les candidates de Lutte ouvrière.
Armelle Pertus (NPA 92, comité exécutif), Gaël Quirante (NPA 92, comité exécutif), Marie-Hélène Duverger, NPA 76, comité exécutif)