Publié le Mercredi 6 février 2019 à 10h45.

2 000 à Rennes contre la loi asile-immigration !

Samedi 2 février, nous étions plus de 2 000 à l’appel de la coordination régionale des collectifs de soutien aux personnes sans papiers, pour dénoncer le durcissement des mesures de la nouvelle loi scélérate asile-immigration.

Publiée au Journal officiel en septembre dernier, cette loi organise la remise en cause des droits des personnes étrangères. Concernant les demandeurEs d’asile, la période de rétention va passer de 45 à 90 jours. Leur droit de circuler librement sur le territoire sera remis en cause, les assignations à résidence se multiplieront. Celle et ceux qui auront essuyé un refus pourront être expulséEs pendant la période de leur recours. Les déboutéEs ne pourront plus faire de demande de régularisation... Pour les autres étrangerEs, de nombreuses dispositions vont rendre la vie en France plus difficile, en termes de contrôle des papiers, d’assignation à résidence, de demande de régularisation. Les interdictions de retour sur le territoire après une expulsion seront plus nombreuses… Cette loi liberticide va contribuer à accroître la précarité du séjour des étrangerEs en France, souvent les contraindre à la clandestinité.

Succès prometteur 

Aussi, initié par la coordination Bretagne/­Normandie/Pays de Loire des associations de soutien aux personnes sans papiers, l’appel avait vocation à faire du 2 février une journée nationale d’action contre la loi Collomb, et de fait une vingtaine de villes à travers l’Hexagone ont accueilli des initiatives, comme Nantes, Caen, Toulouse... Il faut dire que cette coordination est une institution dans la lutte en soutien aux sans-papiers, et regroupe depuis des années des dizaines d’associations à l’ancrage local incontestable dans un grand nombre de villes, petites et grandes, de l’ouest de la France… Sa proposition d’une construction « par en bas » de la coordination de la lutte avance en marchant, et connaît cette année un succès prometteur.

Rennes, debout...

Mais bien sûr, l’initiative de la coordination basée à Rennes se devait d’être une belle réussite… En effet, le Collectif de soutien aux personnes sans papiers de Rennes en est un des animateurs les plus dynamiques… En outre, l’actualité de la lutte aux côtés des sans-papiers est bouillante sur la ville, et depuis le mois d’août, les mobilisations, manifestations occupations, réquisitions se sont multipliées à un rythme soutenu. De plus, elles émanent d’un nombre spectaculaire d’associations aux contours très divers, aux pratiques variées, aux projets et aux objets différents, mais qui ont pris depuis quelques années l’excellente habitude de travailler ensemble, dans et autour d’une inter-organisations qui perdure. 

TouTEs ensemble !

Notre manifestation fut à l’image de cette réalité, avec un cortège conduit par des dizaines de migrantEs, parmi lesquels celles et ceux de la réquisition du 4, allée d’Estrémadure. Une forêt de pancartes, de drapeaux, de banderoles, ont marqué la présence d’un grand nombre d’associations, parmi lesquelles de toutes petites structures constituées dans des villages, en soutien à telle ou telle famille… 

La présence des camarades venus de toute la Bretagne a ajouté de la couleur à la manif, et au ton des slogans : Douarnenez, Quimper, Saint-Brieuc, Lannion, Dol-de-Bretagne, Laval, Saint-Nazaire, Saint-Malo, Québriac, permettant l’expression de notre détermination.

Et le barnum du NPA Bégard (grand merci Bégard !) concluant la journée par une dégustation de crêpes fort appréciées, fabriquées, transportées depuis le Trégor et réchauffées en direct sur les biligs militants.

Après le succès des manifestations du 18 décembre, après l’impact de cette manifestation, le NPA va s’engager pour poursuivre la mobilisation, notamment autour de la marche des solidarités en mars, et compte bien la proposer à toutes les forces qui se sont mobilisées…

Correspondant