Publié le Mercredi 17 décembre 2014 à 12h42.

C’est ce gouvernement qu’il faut expulser !

En matière d’immigration, comme dans tant d’autres, le Parti dit socialiste illustre avec brio l’Art-de-toujours-réussir-à-décevoir-davantage. Poursuite d’une politique de « maîtrise des flux » aux conséquences meurtrières, cap maintenu sans état d’âme sur le refus d’une régularisation des sans-papiers, mineurs isolés laissés à l’abandon ou enfermés, tergiversations sur la promesse d’octroi du droit de vote aux étrangers, discriminations et répression dans les quartiers populaires, islamophobie (à peine) sous-jacente, chasse aux Roms... participant toutes d’une racialisation des problèmes sociaux. Le discours de Hollande prononcé ce lundi pour l’inauguration de la Cité de l’immigration (à laquelle son prédécesseur n’avait pas voulu se résoudre !) est précédé d’un grand effet d’annonce : il s’agit de (re)donner une image « positive» de l’immigration... Mais si les trémolos sont au rendez-vous, l’actuel président réussit, selon une méthode bien rodée, à en faire un non-événement : il se contente d’égrener les poncifs propres à justifier une politique immuable, voire aggravée, quand par exemple, il exprime l’intention de demander une révision de Schengen pour mieux contrôler les frontières. L’injonction d’intégration est la pierre de touche du propos... Concernant la promesse du droit de vote pour les étrangers, se retranchant derrière la nécessité d’une révision de la Constitution, il préfère oublier que le gouvernement s’est fermé la voie du recours au référendum par une politique obstinément antisociale qui, messages subliminaux à l’appui, a eu pour effet induit de considérablement renforcer les idées pourries et les positions de l’extrême droite. Nous n’avons pas à proposer de « solution »... à un non-problème. Parti internationaliste, engagéEs au quotidien contre la politique actuelle en matière d’immigration, nous défendons la liberté de circulation et d’installation, avec pour référence un antiracisme sans concession. Dans un monde où le capitalisme fait la loi, c’est presqu’une utopie. Mais si l’on change de logiciel – car anticapitalisme et antiracisme sont indissociables – tout devient possible !

François Brun