À travers tout le pays, plus de 200 organisations et 300 personnalités appellent à une journée d’actions le samedi 30 mai : « Ces exigences de justice et d’égalité sont aussi d’impérieuses nécessités sanitaires hors desquelles tous les discours contre la propagation du coronavirus sont vains. »
À Perpignan, suite à la déclaration de rassemblement faite par le Comité de soutien aux sans-papiers 66, la préfecture des Pyrénées-Orientales a interdit « tout rassemblement, réunion ou autre activité à un titre autre que professionnel, sur la voie publique ou dans un lieu public, mettant en présence de manière simultanée plus de dix personnes… » Dans le même temps, tout « rassemblement » de plus de dix personnes sur les lieux de travail ou les centres commerciaux est autorisé ! Business et profit obligent !
La riposte unitaire contre ce déni de démocratie s’organise en défense du droit d’expression et de mobilisation et des libertés individuelles et collectives.
(Perpignan, le 26 mai 2020)
Nous reproduisons ci-dessous l’appel national de la Marche des Solidarités
Foyers, CRA, Sans-papiers : Des mesures immédiates contre la bombe sanitaire !
Dans les foyers surpeuplés et abandonnés, aucune distanciation physique n’est possible. Le virus risque de se propager sans frein. C’est aussi le cas dans les centres de rétention, et à cela s’ajoutent la violence répressive et l’angoisse. Pour les migrantEs à la rue, c’est la faim, l’insécurité sociale et sanitaire.
Ajoutons à cela que les sans-papiers sont sans droits, sans revenus et sans espoir d’accès aux allocations proposées par l’Etat. Pour elles et pour eux, il n’y a pas d’accès gratuit aux soins et pas d’autre possibilité pour survivre que de chercher des moyens de subsistance.
Pour ces populations la crise sanitaire actuelle est en train de devenir une véritable bombe sanitaire. Pour elles-mêmes et eux-mêmes abandonnéEs à la menace du virus mais aussi pour toute la société.
La seule solution pour désamorcer cette bombe, sauver celles et ceux qui sont menacéEs et protéger ainsi toute la société, c’est la mise en place immédiate des mesures suivantes :
- Tests systématiques effectués dans les foyers, officiels ou non, par des organismes indépendants de la préfecture et des gestionnaires assurant confiance et confidentialité pour les concernéEs avec leur accord
- Isolement des personnes contaminées dans des lieux décents en concertation avec les collectifs de sans-papiers et de résidents ou associations choisies par les concernéEs
- Distribution massive de masques, gants et de gels dans les foyers
- Fermeture immédiate des Centres de rétention administrative (CRA)
- Ouverture immédiate de lieux sans condition de papiers et de revenus pour permettre un hébergement et une vie collective respectant la distanciation physique.
- Suspension des loyers pendant toute la durée de confinement (mars, avril et mai) et apurement des loyers impayés
- Régularisation inconditionnelle de touTEs les sans-papiers avec droit aux revenus sociaux, droit aux mesures de chômage partiel pour celles et ceux qui travaillaient et accès gratuit à la santé.
Ces exigences, hier de justice et d’égalité, sont aussi aujourd’hui d’impérieuses nécessités sanitaires hors desquelles tous les discours contre la propagation du coronavirus sont vains.
Les appels à imiter la mesure de régularisation adoptée par le Portugal vont dans le bon sens. Mais il est indispensable pour que cette mesure soit efficace qu’elle s’applique, sans conditions, à touTEs les Sans-Papiers et MigrantEs.
Nous soutiendrons à cette fin toutes les actions décidées par les résidents des foyers, les personnes retenuEs dans les CRA et les sans-papiers et migrantEs pour défendre leur droit à vie qui est aussi notre droit à la vie.
Nous appelons à participer aux initiatives qui seront prises le 1er mai à l’occasion de la Journée Internationale des travailleurs et travailleuses et à y porter ces revendications.
Nous appelons à une journée de manifestations le samedi 30 mai selon des modalités tenant compte de la situation et des mesures de distanciation physique.