Les 25 et 26 octobre, les travailleurs sans papiers de Creil (Oise) ont organisé une marche de Creil à Beauvais, après un an de grève. Le lundi 25, accompagnés de leurs soutiens et de quelques élus locaux, ils ont marché vers les agences d’intérim pour qui ils travaillaient avant la grève et qu’ils avaient occupées pendant plusieurs semaines en octobre et novembre 2009. Les agences ont préféré fermer leurs portes, mais les grévistes ont pu transmettre des demandes de promesses d’embauche (Cerfa) pour remplir leurs dossiers de demande de régularisation. Les marcheurs se sont ensuite arrêtés à Montataire puis Clermont-de-l’Oise, où ils ont rencontré des élus, de gauche comme de droite, mettant ainsi certains d’entre eux face à leurs responsabilités vis-à-vis du traitement réservé aux travailleurs sans papiers (dont certains travaillent pour des entreprises sous-traitées par les pouvoirs publics). Le mardi 26 au matin, les sans-papiers se sont dirigés vers la mairie de Mouy, suivis par une équipe de France 3 Picardie à qui ils ont accordé une interview. La marche s’est achevée à Beauvais, où les marcheurs ont été accueillis par des représentants syndicaux (CFDT, CGT, FSU), associatifs (Solidarité migrants, RESF, LDH) et politiques. Une délégation a été reçue par la préfecture où elle a déposé dix dossiers. Ce fut l’occasion de demander, à nouveau, des autorisations provisoires de travail afin d’obtenir plus facilement les Cerfa nécessaires à la régularisation. Une mesure que la préfecture a toujours refusé d’appliquer. Pendant ces deux jours, les sans-papiers de Creil ont atteint leurs objectifs : continuer à médiatiser leur grève et sensibiliser la population et les élus locaux qui connaissent mal la réalité de leur lutte et de leurs conditions de vie.