Fin juillet, 13 familles roms avec de nombreux enfants ont été évacuées du site qu’elles occupaient boulevard de la Boissière à Montreuil.
Sous couvert du réel danger encouru par les familles vu la vétusté du lieu occupé, les habitantEs ont donc été expulsés comme le demandait la municipalité Bessac (PCF) l’an dernier à la justice. Pourtant, les soutiens et l’association « Roms réussite » avaient formulé des propositions de rénovation qui n’ont pas trouvé d’écho. Aucun diagnostic social préalable n’a été réalisé avant l’expulsion. Tout le travail d’insertion en cours se trouve ainsi compromis.
Les institutions politiques municipales, départementales ou nationales, sont restées aux abonnés absents. Par contre, la police nationale et municipale a traqué durant tout le mois d’août les familles, et veillé à ce qu’elles ne s’installent pas dans l’espace public, surtout devant la mairie !
Des nuits d’hôtel ont été distribuée au compte-gouttes et les parents d’un bébé prématuré ont obtenu un hébergement précaire. Si ces derniers jours, l’État a bien voulu concéder a posteriori la mise en œuvre du diagnostic social prévu en amont de toute procédure d’expulsion, aucune solution de relogement temporaire (gymnase) et a fortiori pérenne n’a encore été formulée. Et ce diagnostic ne garantit pas en lui-même l’éligibilité de tout ou partie des familles à un processus d’insertion (logement, ouverture de droits, etc.).
Pour une ville populaire et solidaire
Une pétition de solidarité a circulé, signée notamment par des artistes et des intellectuels, et signée aussi en grande pompe par des partis (EÉLV, le PG et Ensemble) siégeant à l’exécutif montreuillois et dont une majorité d’éluEs ne s’oppose pas à la politique brutale du maire PCF. L’attitude de ces éluEs est sensiblement la même quand Bessac rabote les acquis sociaux des travailleurs municipaux ou projette d’infliger à certains trois jours de mise à pied...
Il est clair que l’accélération de l’embourgeoisement de la ville suppose l’élimination des zones de précarité et de leurs habitantEs. Les projets immobiliers explosant du haut au bas-Montreuil en témoignent. À titre d’exemple, dans le bas-Montreuil, un immeuble de standing remplaçant un magnifique jardin ouvrier propose des appartements avec terrasses privatives jusqu’à 150 m2 ! Le petit salarié, le chômeur, le petit retraité, devront aller se loger ailleurs...
Les anticapitalistes se battent, eux, pour une ville populaire et solidaire : blocage des opérations foncières et immobilières spéculatives ; interdiction des expulsions locatives ; arrêt des expulsions des Roms et des sans-papiers ; halte au démantèlement des squats ; droit au logement pour tous ; réquisition des immeubles et terrains vides ; droit à la biffe ; stop aux violences policières.
NPA Montreuil