Début mai près de Nantes, deux terrains occupés par des familles Rroms ont été évacués. Pendant des heures, celles-ci ont erré dans la banlieue nantaise. Les conséquences de ces expulsions sont connues : déscolarisation des enfants, destruction de caravanes, perte aussi parfois de leur travail...
Certains élus avaient même poussé leurs administrés à se substituer à la police, ouvrant la voie à des dérives sécuritaires qui ne peuvent qu’aller contre les travailleurs et favorisent la haine raciste. Quelques patrons ont également demandé à leur personnel de bloquer les routes pour éviter que les Rroms ne s’installent dans leur zone. Ces élus, et aussi ceux qui les suivent, essaient ainsi d’utiliser le désarroi des personnes qui subissent de plein fouet la crise et le chômage, détournant la colère contre les plus pauvres.
Suite à ces évacuations, les Rroms se sont établis sur un autre terrain appartenant cette fois à Vinci et dans des conditions d’hygiène désastreuses : 3 WC et deux douches... pour 430 personnes. De plus, ce terrain est très éloigné des écoles où les enfants étaient inscrits, ce qui fait qu’une bonne partie du travail d’intégration est à refaire.
Une manifestation dynamique contre les responsables
On connaît les responsables de l’aggravation de la situation des Rroms : les dirigeants de la Métropole nantaise. Depuis des mois, on parle de réunir l’ensemble des maires pour organiser le séjour de ces familles qui côtoient la population de l’agglomération depuis des années... mais rien ne se fait. Et cette fois, les bénévoles des différentes associations et Romeurope, mais aussi les Roms eux-mêmes, ont décidé de réagir et de ne pas attendre la prochaine expulsion.
C’est à 150, et avec une grosse participation des familles Rroms que nous avons manifesté le 9 juin dernier devant les locaux de Nantes Métropole, bloquant même un moment l’entrée du site. Une manifestation très dynamique avec les mots d’ordre et l’organisation assurés par les Rroms eux-mêmes, et avec un enthousiasme qui faisait plaisir à voir.
Les représentants des Rroms et des associations ont été reçus... mais n’ont eu que la promesse que leurs demandes seraient transmises à J. Rolland, la présidente de la communauté urbaine. Du coup tous s’étaient donné rendez-vous le lundi 29 juin, pour la séance du conseil communautaire, histoire de rappeler leurs demandes aux responsables de cette situation.
Dans tous les cas, les Rroms ont bien conscience d’avoir des droits, ils veulent les faire reconnaître, et pour cela, prennent leurs affaires en main. Une bonne nouvelle pour un peuple opprimé et marginalisé depuis des centaines d’années.
CorrespondantEs