Un membre du Comité de soutien au collectif des sans-papiers des Pyrénées-Orientales est poursuivi par la « justice » pour avoir hébergé une famille arménienne (un couple avec deux enfants en bas âge) déboutée du droit d’asile.
À la fin de l’été 2014, plusieurs familles déboutées du droit d’asile se sont retrouvées à la rue. La solidarité s’est organisée, et Denis L., contact de RESF, a accueilli cette famille. À la suite d’un contrôle de la PAF (Police de l’air et des frontières), il lui a été notifié par la préfecture de Perpignan une « Obligation de quitter le territoire français » et une assignation à résidence.
À la suite de ces mesures, Denis L. a été convoqué dans les locaux de la PAF où il a été placé en garde à vue pendant 36 heures. Déféré devant le procureur de la République, il lui a été signifié une citation à comparaître en correctionnelle pour aide au séjour irrégulier.
Or, le délit d’hébergement des sans-papiers n’existe plus depuis janvier 2013. N’empêche, les interrogatoires de police et la comparution devant le procureur ont tourné autour d’« avantages en nature » dont il aurait tiré profit. Poussant le ridicule – pour le faire avouer ! – à lui demander : « Qui faisait la vaisselle ? » ou « Mangiez-vous ensemble ? ». Et sur la base d’aussi grossières accusations, Denis passe en procès le mercredi 15 juillet à Perpignan.
La solidarité, un devoir !
En s’attaquant à Denis, c’est un avertissement qui est lancé au Collectif des sans-papiers et à son Comité de soutien (constitués depuis deux ans à Perpignan), trop actifs aux yeux des pouvoirs publics. Et au-delà, c’est une scandaleuse tentative d’intimidation pour briser dans le pays toute solidarité à l’égard des migrantEs. C’est dans la droite ligne de la politique de criminalisation des militants antiracistes, syndicalistes et/ou écologistes et de toutes celles et ceux qui s’opposent à la brutalité de la politique menée par le gouvernement Hollande-Valls.
Devant cette procédure scandaleuse, le Collectif des sans-papiers et son Comité de soutien appellent toutes les associations et organisations à se mobiliser, au niveau local et national, pour la défense de Denis et des principes qui inspirent son action.
Non, la solidarité n’est pas un délit, c’est un devoir !
CorrespondantEs