Samedi 18 décembre, plus de 50 manifestations et rassemblement ont eu lieu en France, à l’occasion de la Journée internationale des migrantEs, marquant le lancement de la campagne « Antiracisme et Solidarité ». Un exemple à Rennes.
Depuis plusieurs années maintenant, l’interorganisation de soutien aux personnes exilées de Rennes relaie localement les appels nationaux lors des journées d’octobre, de décembre et de mars. Cela donne chaque fois lieu à des manifestations importantes. L’accent est généralement mis sur la régularisation des sans-papiers et l’exigence d’un logement digne pour toutes et tous. Ces journées sont de grands rendez-vous où toutes les associations, organisations syndicales et politiques s’associent pour fédérer les très nombreuses et permanentes luttes menées localement pour le logement et les papiers. Depuis deux ans, elles donnent également lieu à des appels de l’intersyndicale d’Ille-et-Vilaine. C’est un progrès incontestable dans la prise en charge des mobilisations autour des migrantEs.
Unité !
L’interorganisation connaît bien sûr des hauts et des bas, mais la volonté est largement partagée de préserver cet outil qui permet la permanence des mobilisations, dans un contexte qui n’est pas des plus faciles depuis les périodes de confinement, avec une montée des idées d’extrême droite. C’est ce qui a permis de se retrouver toutes et tous autour de revendications claires et nettes comme la régularisation pour touTEs, un logement digne et pérenne pour touTEs, ainsi que de se retrouver touTEs ensemble en soutien à la création du CSP 35, collectif des sans-papiers, cadre d’organisation autonome des premierEs concernéEs issu directement de la marche des sans-papiers d’octobre 2020 ! C’est même ce qui a permis au mouvement social de reprendre la rue à l’issue du premier confinement. Le NPA prend toute sa part dans cette construction politique originale.
Et qu’est-ce qu’on veut ?
La lutte pour le logement des migrantEs a concentré toutes les tensions depuis l’été, au travers d’un campement, puis de la réquisition d’une école vide, qui a donné l’occasion à la mairie de Rennes de montrer son visage excluant et répressif (elle nous a fait virer par les flics). Mais depuis, la solidarité enclenchée par nos actions a permis une mise à l’abri, certes précaire, mais une mise à l’abri tout de même, de la plupart des familles concernées... Alors s’entremêlent les actions des associations les plus humanitaires, comme Utopia 56 (qui gère les campements), les plus turbulentes comme le GL1410 (qui ouvre des squats), des étudiantEs qui se sont constituéEs en collectif pour accueillir des migrantEs à la fac, et l’intervention plus politique des organisations syndicales (CGT/CNT/FSU/Solidaires et parfois FO) et politiques (NPA, Ensemble, LFI).
La preuve du pudding...
… c’est qu’on le mange, disait Engels ! Ici, la pertinence de l’outil « interorganisation » est de permettre à la fois d’éviter le pire pour les familles (la rue !) et de construire, plusieurs fois par an, dans la bonne ville de Rennes, des mobilisations déterminées sur des mots d’ordre justes, ouvertes par les premierEs concernéEs, leurs revendications, leurs banderoles ! Cette fois encore, 500 ce n’est certes pas assez, mais c’est significatif, la preuve que l’on ne lâche rien, et que l’unité de notre camp social peut se réaliser autour de la lutte de celles et ceux qui font partie des plus démuniEs, toujours bafouéEs, humiliéEs, rejetéEs par la société capitaliste, mais entouréEs de notre solidarité !