L’immeuble situé au 4, allée d’Estrémadure à Rennes, abrite une centaine de migrantEs depuis une réquisition organisée le 17 octobre. Après avoir été débouté une première fois, Archipel Habitat, bailleur social de la ville de Rennes, est revenu à la charge, avec un lourd dossier, pour demander leur expulsion. La justice ne lui a pas donné raison.
Un des arguments avancé par le bailleur pour justifier la demande d’expulsion est que des travaux de rénovation doivent commencer pour créer un centre d’hébergement d’urgence, qui n’abriterait que des familles avec enfants, et ce de façon non pérenne. Un projet flou qui n’est, pour l’instant, qu’un effet d’annonce de la Maire (présidente d’Archipel Habitat).
Soulagement
Le délibéré du second procès a été rendu le 29 mai : deux mois supplémentaires ont été accordés aux habitantEs d’Estrémadure, mais il leur est demandé une indemnité de 3 600 euros par mois à compter du 1er juin. Comment peut-on demander de payer à des personnes qui n’ont même pas un toit et que l’on balade depuis des mois avec le couperet de la remise à la rue au dessus de la tête. C’est inacceptable et impossible !
Ce délai supplémentaire est toutefois un soulagement pour les habitantEs de l’immeuble et, le 29 mai au soir, les visages tendus ont fait place à des sourires.
Depuis l’occupation du squat de la Poterie (2017), il s’agit de la plus importante occupation d’un lieu par des migrantEs à Rennes. Un noyau d’habitantEs est toujours présent aux AG hebdomadaires, et aux actions.
La lutte est loin d’être finie
Le 30 juin, 130 personnes logées dans une tour vont se retrouver sans solution, un squat, à Thorigné-Fouillard, verra la fin de sa convention, et l’expulsion d’Estrémadure finira malheureusement par arriver. Nous emploierons ce délai pour agir face à une préfecture qui fait la sourde oreille et une mairie qui botte en touche et refuse de prendre ses responsabilités.
Cette dernière refuse de loger les célibataires, les familles sans enfants, les familles dublinées.
Le NPA continue de rester mobilisé contre cette guerre menée à l’encontre des migrantEs, ici et ailleurs. Nous déploierons toutes nos forces contre cette politique criminelle et raciste !
Correspondant