Publié le Dimanche 8 septembre 2013 à 21h37.

Roms et migrants : violences d'État et harcèlement

En août 2013, une circulaire interministérielle avait pu faire croire que les Roms et autres migrants allaient être traités avec un peu plus d'humanité.
Certes, il était toujours question de « démanteler » — terme habituellement réservé aux réseaux criminels ou mafieux — les campements et les bidonvilles, mais il était aussi question de veiller à l'accompagnement social et à l'hébergement. Et effectivement, les « démantèlements » de camps ont connu une accélération. Concrètement, cela signifie encerclement par la police à l'aurore, réveil brutal des familles obligées de préparer à la hâte un petit paquetage, puis destruction immédiate des tentes, cabanes ou caravanes, ainsi que tout ce que leurs habitants n'ont pu emporter. 
D'accompagnement social et d'hébergement, il n'a été question que dans de rares cas où la mobilisation a été forte. Par contre, la maltraitance, l'intimidation et le harcèlement sont omniprésents, et la distribution d'OQTF (obligations de quitter le territoire français) quasi systématique. Le tout accompagné des déclarations martiales de Manuel Valls qui entraîne le parti socialiste dans le cloaque idéologique de Sarkozy.
Contre les plus fragiles
À Grenoble par exemple, la quasi totalité des familles hébergées cet hiver par les services préfectoraux ont été délogées pendant tout le mois d'août par les mêmes, malgré les engagements, malgré les contrats d'hébergement, malgré la loi...
À Saint-Fons (69) en décembre dernier, la police s'était déjà défoulée à coup de gaz lacrymogènes sur les habitants d'un camp qui pour la plupart dormaient. Nous n'avons depuis entendu parler ni d'enquête administrative, ni d'enquête judiciaire, ni même d'un désaveu ou de sanctions du ministre. Et quand, plus récemment à Trappes, une femme voilée déclarait, témoins à l'appui, avoir été agressée par la police, c'est encore cette dernière que Valls soutenait inconditionnellement.
Plus que jamais, dans nos villes et à travers nos collectifs, il est important de se mobiliser contre ces violences d’État dont sont victimes celles et ceux qui déjà manquent de tout, et contre ces pratiques xénophobes que ce même État continue de légitimer.