Publié le Vendredi 24 avril 2009 à 21h53.

Welcome à Angers !

Depuis des mois, aidés par un collectif militant, les demandeurs d’asile (essentiellement soudanais du Darfour) réfugiés à Angers demandent un hébergement digne et pérenne.

 

 

Depuis des mois, la préfecture refuse de satisfaire cette exigence alors même qu’elle y est obligée par la loi et la Convention de Genève pour les réfugiés (cf. Circulaire MES/DPM n° 2000-170 du 29 mars 2000 relative aux missions des centres d'accueil des demandeurs d'asile). Dans le même temps, le Maire « socialiste » d’Angers fait lanterner les sans-logis alors que des milliers de locaux sont inoccupés et qu’ils pourraient être réquisitionnés.

En novembre de l’an passé, les demandeurs d’asile (DA), assistés par leur collectif de soutien, se résolvent à occuper une ancienne gendarmerie désaffectée. Mais ils en sont très vite et très brutalement délogés par une véritable armée de CRS. Pour autant, seules des solutions de logement provisoires leur sont proposées.

En janvier, d’autres DA sont arrivés qui dorment dans les rues glaciales. Des SDF leur ouvrent les portes du squat, 48 rue Lionnaise, qu’ils occupent depuis deux mois. Après quelques opérations de nettoyage, le « 48 » (ancien orphelinat de 85 pièces propriété de la ville) est ouvert aux DA et bientôt à des Rroms en attente d’un retour en Roumanie.

Une vie communautaire s’organise. Des cours d’alphabétisation ont lieu sur place. Mais très vite la ville avance l’argument du manque de sécurité du bâtiment. Après une première manifestation début avril, Mairie et Préfecture semblent écarter l’option répressive. Le 18 cependant, le Maire déclare à la presse que des solutions de relogement ont été trouvées. C’est faux et même la préfecture le reconnaît. Mais tout le monde comprend que la municipalité PS-Verts prépare le terrain pour une expulsion.

Cette expulsion a lieu jeudi 23 avril à 6h, à la demande du Maire d’Angers comme il l’a reconnu lui-même sur les ondes d’une radio locale. Plus d’une centaine de CRS déloge les 70 occupants qui n’opposent aucune résistance. Les SDF sont rapidement rejetés à la rue (on leur propose vaguement une chambre d’hôtel, mais sans leurs chiens). Les Rroms sont envoyés à l’hôtel (ils ne pourront y rester qu’une nuit !). Les DA se voient proposer des chambres inoccupées de l’hôpital psychiatrique et un hôtel réquisitionné. Mais les habitants du « 48 » refusent d’être divisés. Avec les militants du collectif de soutien, ils manifestent l’après-midi devant la mairie. A la DASS, on ne leur propose aucune autre solution d’hébergement et le représentant la préfecture les invite à appeler le 115 (SAMU social). SDF, DA et militants partent alors occuper pacifiquement le nouveau théâtre d’Angers, le « Quai ». Peu avant minuit, ils en sont brutalement délogés par la police nationale et la BAC. Quelques coups de matraques et de gaz lacrymogènes plus tard, les DA sont acheminés en bus de la ville vers un hôtel réquisitionné (entassés à six par chambre, certains dormant par terre).

Le lendemain dans l’après-midi, SDF, DA et Rroms (à nouveau à la rue) se retrouvent devant la mairie. Et l’histoire recommence. Peu après, c’est la bourse du travail qui va être occupée par les SDF et les Rroms. À suivre…

Avec ces expulsions, la Préfecture du Maine-et-Loire, associée cette fois à la Municipalité d’Angers, confirme sa volonté d’appliquer la politique répressive du gouvernement Sarkozy contre les SDF et les demandeurs d’asile.

Le NPA 49 condamne fermement les violences policières dont ont été victimes les expulsés du « 48 » ainsi que les personnes les soutenant. Il réaffirme son engagement pour l’abrogation des accords de Schengen qui font de l’Europe une forteresse et se déclare solidaire avec tous les immigrés. Nous réclamons la liberté de circulation et la régularisation de toutes et tous les sans-papiers, l’accueil et l’information des migrants.