Le leader du NPA a passé toute la journée sur le blocus de l’usine Arcelor, à Basse-Indre. Il appelle à «l’unité des luttes». Les salariés ont refusé un accord avec le directeur du site.
Le porte-parole du NPA, Philippe Poutou, est venu soutenir les grévistes de Basse-Indre. ll souhaite «la convergence des luttes entre les différents sites d'Arcelor, et entre les grévistes d'autres entreprises.
Il se réchauffe avec un café près de palettes en feu et des barrages qui filtrent la circulation. Il discute avec des responsables syndicaux. Philippe Poutou, l'ancien candidat à l'élection présidentielle pour le NPA (Nouveau parti capitaliste), est resté toute la journée de mardi aux côtés des grévistes d'Arcelor Mittal, devant l'usine de Basse lndre. «J'apporte ma solidarité à cette bataille, ici à Basse-lndre. Il n'y a pas qu'à Florange que les salariés se battent et résistent. Aujourd'hui, il faut construire la convergence des luttes entre les différents sites d'Arcelor.» ll décline cet appel à plus grande échelle : «On a Alcatel, Pétroplus, les Chantiers, Peugeot, Arcelor. Tout le monde est attaqué et menacé. Ces batailles doivent se réunir, car ça donne le moral et ouvre des perspectives politiques. Pour stopper cette folie du capitalisme, qui sacrifie des sites et des emplois, la force des salariés passe par l'unité et non l'éclatement des luttes ici ou là», souhaite Philippe Poutou. Il est convaincu que la seule solution «à la folie libérale» passe par «un contrôle public, la réquisition des usines et la nationalisation d'une partie de l'économie, pour préserver les emplois et enlever aux patrons Ieur moyen de nuire. Malheureusement, le gouvernement n'arrive pas à faire ce choix!»
Un huissier constate le blocage
Mardi matin, une centaine de salariés (sur 546 permanents) ont souhaité reprendre le travail. Des cadres, des techniciens, du personnel des bureaux. Mais le blocus de l'usine n'a pas été levé. «Personne ne travaille, sauf quelques salariés astreints à la sécurité de I'outil industriel», précise Lionel Bellotti (Force ouvrière). Un huissier est venu constater, mardi, le blocage des accès au site et donc l'entrave à la liberté de circulation des biens et des personnes. «Nous ne laisserons passer que sur injonction du tribunal, pour éviter des pénalités financières», prévient Frédéric Gautier (CGT). La direction a reçu les syndicats en fin de matinée. «Nous voulions pouvoir charger des camions pour livrer des clients et permettre l'intervention dans l'usine de dix personnes par jour pour préparer des travaux annuels d'entretien de machines», explique Philippe Pennerad, le directeur. Les grévistes ont voté : c'est «non». «Le blocage se poursuit jusqu'à vendredi. ll risque de se durcir!», assure un syndicaliste. Malgré ce refus, le directeur n'engage pas, pour l'instant, la procédure judiciaire en référé demandant l'intervention de la force publique pour lever les barrages. «Je ne suis pas encore déterminé à aller jusqu'au bout,explique le directeur.Agiter ce spectre nuirait à la qualité du dialogue. Je préfère chercher une solution positive.» Un comité central d'entreprise se tiendra jeudi. Ce même jour, les grévistes de Basse-lndre ont rendez-vous chez le député socialiste Jean-Pierre Fougerat.
Christophe JAUNET