RéuniEs en assemblée générale le lundi 15 décembre, les salariéEs du musée du Louvre ont voté à l’unanimité la grève. Avec déjà près de 400 agentEs mobiliséEs dans la matinée, ce mouvement met en lumière une crise profonde du service public culturel, fruit de choix politiques et managériaux qui sacrifient les personnels comme le public.
Des conditions indignes
Le Louvre, premier musée du monde par sa fréquentation, est aujourd’hui un établissement en tension permanente. Sous-effectifs chroniques, vétusté du bâtiment, défaillances techniques répétées : les agentEs alertent depuis des années. Le spectaculaire cambriolage du 19 octobre 2025 n’a fait que révéler au grand jour ces dysfonctionnements structurels. Faute de moyens humains et financiers, des salles ferment quotidiennement, les circulations deviennent chaotiques et l’accès aux œuvres se restreint.
Des revendications légitimes
Face à cette situation, l’intersyndicale SNMD-CGT, CFDT et SUD-Culture porte des revendications précises : créations d’emplois statutaires, fin de l’ultra-précarité, revalorisation salariale, rénovation prioritaire du palais, abandon de la double tarification qui remet en cause l’égalité d’accès à la culture. En quinze ans, la seule filière accueil-surveillance a perdu près de 200 équivalents temps plein, tandis que la fréquentation explosait. Cette logique comptable met en danger les agentEs, les collections et le public.
Un rapport de forces nécessaire
La grève votée à l’unanimité marque un tournant. Les personnels attendent désormais des propositions écrites du ministère de la Culture, avant de se prononcer sur la reconduction du mouvement. Ce conflit pose la question politique du financement de la culture, de la gouvernance autoritaire des grands établissements et du mépris du service public.
La rédaction