Quand les forces de sécurité israéliennes envahissent, en toute impunité et dans un silence assourdissant, un institut culturel français.
Les élections législatives israéliennes de 2019 se dérouleront le 9 avril. Craignant de ne pas recueillir la majorité aux élections, Netanyahou a construit une nouvelle alliance avec des partis ouvertement racistes militant pour l’expulsion de la minorité arabe d’Israël et la réoccupation de la Cisjordanie. Il s’agit d’un accord avec Rafi Peretz, tête de liste du Foyer juif (nationaliste religieux) et avec la formation Otzma Yehoudit (Pouvoir juif) provenant du mouvement raciste anti-arabe Kach, interdit en Israël après l’attentat terroriste au Caveau du Patriarche à Hébron (28 morts) en 1994. Toute cette salade répugnante est brassée sous les yeux de l’Europe, qui ne réagit pas, et de Trump qui applaudit. Le président US a reçu plusieurs fois Netanyahou pour l’assurer de son soutien dans tous les domaines, y compris sur la souveraineté illégale d’Israël sur le plateau syrien du Golan. Dans de telles conditions, l’État d’Israël se sent pousser des ailes…
Violation de l’espace diplomatique français à Jérusalem…
Le centre culturel français de Jérusalem devait héberger un événement, organisé avec une association de femmes palestiniennes de Jérusalem à l’occasion de la très subversive « Fête des Mères » qui est célébrée le 21 mars dans tout le monde arabe. Pour l’État d’apartheid qu’est Israël, aucune association ne peut orga-niser un événement sans son autorisation à Jérusalem-est, illégalement annexée, même dans un espace neutre ou diplomatique. Le 21 mars au petit matin, ce sont donc des policiers et des soldats israéliens qui se sont présentés à l’Institut français de Jérusalem-Chateaubriand pour évacuer les jeunes femmes palestiniennes et leurs objets artisanaux ainsi que les françaisEs sur place. Deux Palestiniennes ont été arrêtées : la directrice de l’association et une bénévole.
… avec la complicité de le France macroniste
Après l’intervention de la police israélienne, le consul général de France ne s’est rendu sur les lieux qu’en fin de matinée quand l’opération d’évacuation policière était terminée. Le consul a demandé aux policiers de quitter les lieux, ce qu’ils ont fait puisque l’exposition était détruite… Plus tard, il a mollement protesté contre l’intrusion dans une enceinte appartenant au réseau diplomatique et culturel français. Quel courage !
Le prétexte de l’intervention isra-élienne était les liens de l’association avec l’Autorité palestinienne, ce que les jeunes femmes nient. Il faut en effet savoir que toutes les activités de l’Autorité palestinienne à Jérusalem sont considérées comme illégales par Israël, ce dont le Consulat avait tenu compte.
Cet agression intervient alors que, l’année dernière, les USA ont reconnu Jérusalem comme étant capitale d’Israël. L’État d’apartheid israélien ne se cache même plus pour empêcher toute expression palestinienne même artisanale.
On attend encore la plainte -officielle de la France devant les Nations unies…
Sylvain Chardon