Publié le Mercredi 23 septembre 2020 à 19h36.

Made of Rain, de The Psychedelic Furs

Label Cooking Vinyl, 12,99 euros.

The Psychedelic Furs, principalement animé par la fratrie Butler (composition, production, voix et guitare basse), a connu un succès important pendant les années 1980 avec des tubes comme « Sister Europe », « Pretty in Pink », « Love My Way » et « The Ghost in You ». Une époque où The Cure ou Depeche Mode occupaient le devant de la scène. La musique des Psychedelic était plus difficile à classer. Entre « post-punk », « new wave » et « psychédélisme ». En 1991, ils sortent leur dernier album World Outside puis se séparent. Au début des années 2000, le groupe se reforme et fait essentiellement de la scène sans créer de nouveaux morceaux. On pensait leur inspiration éteinte et le groupe lui-même, en plaisantant, se comparait à un « juke-box » animé.

Se réinventer sans trahir

Coup de tonnerre en janvier 2020, une génération plus tard, le groupe sort un nouveau single « Don’t believe » et annonce, un nouvel et huitième album de compositions originales : Made of Rain. Le groupe allait-il et pouvait-il se renouveler ? Allait-il échapper à la tentation de refaire la musique connue et attendue par les fans ? Un petit miracle s’est produit avec la conception de cet album où tous les morceaux, des plus emportés au plus romantiques, sont reliés par un son saccadé et ténébreux, emporté ou rêveur qui doit beaucoup au saxophone de Mars Williams. L’album ouvre par un coup de tonnerre avec « The Boy Who Invented Rock & Roll » poursuivi par l’intensité de « Don’ t Believe ». Un morceau au tempo plus lent et le groupe revient avec le rock sauvage de « Wrong Train ». L’atmosphérique « This’ll Never Be Like Love » rappelle l’origine psychédélique du nom du groupe. Le voyage musical se poursuit avec sept autres titres passionnants. Entre nostalgie et colère, noirceur ou espoir. Aucun doute, les « vieux » et leur chanteur Richard Butler, qui n’a rien perdu de sa voix au phrasé inimitable, sont de retour, de plain-pied dans le 21e siècle. Se réinventer sans trahir ses origines, le pari est réussi.

Certes, le climat n’est plus aux fourrures (Furs) mais le psychédélisme est lui plus d’actualité que jamais.